Après 18 ans aux rênes du département investissement de Catella Property, Arnaud de Sordi, diplômé de la promotion 2000, vient d’être promu managing director d’Eastdil Secured France, banque d’investissement présente aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Europe continentale. Retour sur un parcours riche de multiples expériences.
Arnaud de Sordi fait partie de la promotion 2000 de l’EMLV. Après son master en école de commerce, spécialisation Corporate Finance, un bref passage par le monde du sport et une expérience de courte durée dans le domaine des M&A (Mergers & Acquistions), Arnaud intègre Catella Property, société spécialisée en immobilier d’entreprise. Après 18 ans au sein du même groupe, dont les dernières 5 années à la tête du département investissement, Arnaud vient d’accéder au poste de « managing director » chez Eastdil Secured, une banque d’affaires américaine spécialisée dans l’immobilier.
L’EMLV, les années inoubliables d’un enseignement révolutionnaire à son époque
La 1re : je suis entré en février 1996, à une époque où Léonard se comptait en semestres (huit) et où il y avait 2 rentrées par an… On a été fusionnés à la fin avec la promo de septembre 1995, et on a tous été diplômés en 2000. Avant d’intégrer l’EMLV, je venais d’avoir un Bac S, et j’avais commencé à la Faculté de Nanterre en Sciences-Eco où je ne suis pas resté longtemps, fasciné par ce nouvel établissement ultramoderne qui venait d’ouvrir à proximité et défrayait la chronique…
J’étais parti au départ pour être journaliste… Donc ça n’était pas du tout mon idée première ! Mais ce projet proposait un enseignement révolutionnaire, à la jonction entre école de commerce classique et faculté, très tourné vers les entreprises et la vie professionnelle. Ça ressemblait beaucoup à l’enseignement américain et ça m’attirait.
Des années extraordinaires, des enseignants de haut niveau, des cours très concrets, des stages intéressants, des rencontres humaines incroyables, de belles fêtes, de mythiques voyages au ski et week-end d’intégration, et la participation à la naissance et à la croissance d’une école, avec tout ce qui va avec…
Après des débuts difficiles, une longue carrière dans l’immobilier
Après un 1er stage au PSG où j’ai eu le temps de m’apercevoir que le monde du sport était très verrouillé, j’ai bifurqué vers la finance. J’ai fait mon stage de fin de Léonard sur les marchés financiers, en tant qu’analyste sell side chez Natixis. Comme j’étais décalé de 6 mois (entré en février), j’ai prolongé de 6 mois ce stage pour viser les 3es cycles de finance. J’ai intégré un Mastère Spécialisé en Corporate Finance pendant 1 an à Néoma, avant d’effectuer mon stage de fin d’études chez Ernst Young en MA. Ce stage a débouché sur un 1er emploi pour le CDI le plus rapide de l’univers : 3 semaines après, j’étais viré, conséquence du 11 septembre ! On a été une quarantaine à être dehors. « Last in first out », où comment grandir à mille à l’heure en 5 minutes… Dès lors j’ai cherché en M&A , en France, à l’étranger, sans grand succès puisque le monde entier vivait dans la peur. Le hasard des rencontres m’a pourtant offert 2 opportunités, dans un monde connexe mais différent, en immobilier d’entreprise. L’une pour devenir analyste acquisitions chez DTZ Investors, l’autre, analyste investissement chez Catella, filiale d’un groupe suédois qui venait d’ouvrir en France, spécialisée dans les transactions immobilières non résidentielles, sur des volumes entre 20 M€ et plusieurs milliards. J’y suis resté presque 18 ans, devenant Partner à seulement 29 ans, et dirigeant tout le département Investissement les 5 dernières années précédant mon départ fin 2019.
Les « Pierres d’Or » sont un peu les « Césars » de l’immobilier d’entreprise, organisées par Expertise Pierre, l’un des 3 plus importants médias spécialisés en immobilier tertiaire. Les votants sont les acteurs du marché. J’ai fait partie des Nommés, ce qui est une forme de reconnaissance de ses pairs, sans être jamais Nominé néanmoins : je n’ai probablement pas fait assez de lobbying pour cela… Et puis je n’aime pas trop les distinctions personnelles, pour moi les victoires reposent sur une équipe, pas sur un seul individu…
J’ai effectivement signé chez Eastdil Secured, banque d’affaires américaine indépendante spécialisée uniquement sur l’immobilier avec 2 activités sur lesquelles ils sont leader aux US : les transactions en investissement (capital markets) et le montage de financement / refinancement (debt advisory). Je suis chargé d’ouvrir et développer la filiale française, en développant l’activité hexagonale, mais en accompagnant également des investisseurs institutionnels français pour les aider à investir hors de nos frontières, en Europe, comme sur d’autres continents. Sacré challenge surtout avec ce timing… Mais super-excitant !
Quelques clés pour réussir dans le « corporate finance »
Avoir un sens aigu du relationnel et du partage. S’intéresser de près à l’actualité, à l’économie et aux autres. Parler plusieurs langues. Posséder un bon background financier. Être caméléon. Aimer le concret. Savoir user de polyvalence. Sourire et s’amuser en travaillant.
Quels sont mes conseils aux étudiants ? Qu’il faut toujours croire en sa bonne étoile, qu’il ne faut jamais rien lâcher et qu’il y aura des épreuves mais qu’on s’en relève toujours si on reste positif et qu’on bosse ! Et surtout qu’il faut se construire un réseau dès le plus jeune âge.
Je n’en avais personnellement aucun, j’ai tout construit tout seul comme un driver de vie, et ça change tout ! Par ailleurs, c’est important de rester humble, de ne jamais rien prendre comme acquis.
Il faut toujours prendre du recul et se remettre en question pour avancer, sinon on déchante, tôt ou tard. Enfin il faut s’amuser et prendre du plaisir dans ce qu’on fait, c’est la vraie clé.