L’audit RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est plus qu’un simple exercice de conformité. Il s’agit d’un processus rigoureux qui permet aux entreprises de mesurer leur impact sur la société et l’environnement, tout en identifiant des opportunités d’amélioration. Dans un contexte dans lequel les attentes des parties prenantes sont de plus en plus élevées, savoir comment réaliser un audit RSE efficace est devenu crucial.
Cela fait d’ailleurs partie des sujets abordés au sein de la spécialisation « Innovation & Sustainable Business » qui vise à former en école de commerce des acteurs du changement à même de conduire des projets de transformation de l’offre et des business models dans un contexte de transition écologique et de sobriété énergétique.
Qu’est-ce qu’un audit RSE ?
Un audit RSE est une évaluation approfondie et systématique des pratiques et des impacts d’une entreprise dans les domaines social, environnemental et économique. Contrairement à un simple bilan comptable ou à une évaluation de performance financière, l’audit RSE va bien au-delà des chiffres.
Il s’agit d’une démarche holistique qui prend en compte une multitude de facteurs qualitatifs et quantitatifs pour évaluer comment l’entreprise interagit avec son écosystème.
L’audit peut couvrir une large gamme de domaines, par exemple :
- Conditions de travail, santé et sécurité des employés, diversité et inclusion, relations avec les syndicats.
- Gestion des déchets, utilisation de l’énergie, émissions de gaz à effet de serre, biodiversité.
- Éthique des affaires, transparence financière, relations avec les fournisseurs et les clients.
Les indicateurs peuvent être basés sur des normes internationales comme l’ISO 26000, les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies ou des critères spécifiques à l’industrie.
Par exemple, une entreprise du secteur de l’énergie pourrait utiliser des indicateurs liés à la réduction des émissions de CO2, tandis qu’une entreprise du secteur textile pourrait se concentrer sur les conditions de travail dans ses usines de production.
Qui peut réaliser un audit RSE ?
La question de qui doit réaliser un audit RSE est cruciale, car elle influence non seulement la crédibilité de l’audit, mais aussi sa portée et son efficacité. Plusieurs options s’offrent aux entreprises, chacune avec ses avantages et ses inconvénients.
L’audit interne : une équipe ou un département au sein de l’entreprise est chargé d’évaluer les pratiques RSE. Cette équipe peut être composée de membres du département RSE, de la gestion de la qualité, des ressources humaines ou même des opérations. Une équipe interne connaît bien les rouages de l’entreprise, ce qui peut faciliter la collecte de données et l’identification des problèmes spécifiques. De plus, un audit interne peut être moins coûteux en termes de ressources financières. Toutefois, il peut manquer d’objectivité, car les auditeurs internes peuvent être influencés par la culture de l’entreprise ou par des relations professionnelles.
L’audit externe : il est réalisé par une entité indépendante, souvent un cabinet de conseil spécialisé ou une organisation non gouvernementale. L’objectif est d’apporter une perspective neutre et objective sur les pratiques RSE de l’entreprise. Il peut également ajouter une couche de crédibilité et de transparence, ce qui peut être particulièrement utile pour les parties prenantes externes comme les investisseurs ou les régulateurs. Toutefois, le coût peut être un facteur limitant, surtout pour les petites et moyennes entreprises. De plus, les auditeurs externes peuvent manquer de contexte ou de compréhension des spécificités de l’entreprise.
L’audit mixte : il combine les éléments des audits internes et externes. Il implique une collaboration entre les équipes internes de l’entreprise et un auditeur externe pour fournir une évaluation complète et nuancée.
Les grandes étapes d’un audit RSE
Définir le cadre de l’audit RSE : il faut décider des indicateurs à évaluer, qui peuvent être basés sur des normes internationales comme l’ISO 26000 ou des critères spécifiques à l’industrie. Établissez également un calendrier réaliste et identifiez les ressources nécessaires.
Lister les parties prenantes affectées par l’audit : cela inclut non seulement les employés et les fournisseurs, mais aussi les ONG, les autorités locales et même les clients. Leur feedback peut être recueilli via des enquêtes, des entretiens ou des groupes de discussion.
Collecter les informations : à travers des questionnaires, entretiens, observations sur site, analyse de données existantes comme les rapports annuels, etc.
Recenser les activités et processus, et identifier les impacts de l’entreprise.
Analyser les informations : on peut utiliser des outils statistiques et des logiciels spécialisés pour identifier des tendances, des écarts et des domaines d’amélioration. Comparez vos résultats avec des benchmarks de l’industrie si possible.
Rédiger un rapport d’audit RSE avec les pistes d’amélioration : il doit fournir des recommandations concrètes, étayées par des données. Chaque recommandation doit être accompagnée d’un plan d’action détaillé, avec des échéances et des responsables désignés.
Communiquer les résultats aux personnes concernées : toutes les parties prenantes doivent être informées des résultats et des mesures à prendre. Utilisez divers canaux de communication, y compris des réunions publiques, des webinaires et des médias sociaux.
L’audit RSE est un voyage, pas une destination. Il offre une occasion unique de repenser les opérations de l’entreprise à travers le prisme de la responsabilité sociétale.
Les futurs diplômés spécialisés dans la gestion de la RSE, en entreprise ou chez leur client comme consultant, seront en première ligne dans la transformation de leurs pratiques.
Une démarche qui n’a sans doute jamais été aussi importante qu’aujourd’hui et pour laquelle s’engagent les grandes écoles de management.
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