Comment t’est venue l’envie de t’installer aux États-Unis, et plus particulièrement à Detroit ?
Lors de ma troisième année à l’EMLV, j’ai eu l’opportunité d’aller faire un stage à New York pendant 5 mois. J’ai rencontré un Américain vivant à Detroit avec qui je suis en couple depuis cette rencontre à New York.
J’ai alors été amenée à aller à Detroit très souvent et je suis tombée sous le charme de cette ville qui est en pleine renaissance.
En Janvier 2012, je me suis lancée à la recherche d’un job d’été pour juillet-août 2012 à Detroit. Mon copain m’a alors suggéré de vendre mes fondants au chocolat sur les marchés, insistant sur le fait que selon ce qu’il savait des goûts américains, ça pouvait faire un carton. J’ai trouvé l’idée super mais difficile à mettre en œuvre car je n’étais pas pâtissière de formation …
Peu importe : six mois plus tard, j’avais un stand trois jours par semaine sur deux marchés différents en banlieue de Detroit et je vendais en moyenne 120 fondants au chocolat individuel en 4 heures.
Les mêmes clients revenaient chaque semaine et me commandaient des fondants pour des anniversaires, des diners etc. A côté des marchés, je faisais des livraisons à domicile pour des commandes personnalisées.
Après cet été 2012, mon projet professionnel était alors bien établi, je savais vers quoi j’allais me diriger après la fin de mes études.
Qu’est ce qui t’a poussée à t’orienter vers une création d’entreprise ?
Le fait d’avoir rencontré beaucoup d’entrepreneurs à Detroit, d’avoir participé à des conférences sur l’entrepreneuriat au Pôle, et l’opportunité qui s’est présentée à moi à ce moment-là, la question ne s’est même pas posée. Il fallait que je me lance !
Lorsque j’ai commencé à créer mon logo, à parler de mon projet, à travailler sur ma recette de fondants, et à postuler pour avoir une place sur les marchés, j’ai senti l’adrénaline monter. Fin août, lorsqu’une longue file d’attente s’est formée en face de mon stand, je ne pouvais pas être plus heureuse.
Spécifiquement, pourquoi la pâtisserie ?
J’aime créer. La pâtisserie est une forme d’art car contrairement à la cuisine, il y a un réel procédé de transformation chimique qui a lieu lorsque l’on mélange et cuit les ingrédients à une certaine température et pendant un certain temps. Il faut être très précis.
Je fais de la pâtisserie depuis que je suis toute petite. J’ai toujours apporté des gâteaux aux dîners et soirées. Faire de la pâtisserie me détend.
J’ai longtemps travaillé sur la recette du fondant au chocolat. Afin de plaire au marché américain, j’ai créé différentes saveurs car les Américains aiment « avoir le choix ». J’ai alors créé le fondant cœur caramel au beurre salé, le fondant noix de coco, le fondant Peanut Butter.
Dans le même esprit, je crée constamment des saveurs saisonnières comme le fondant framboise, fondant cerise et fondant fraise en été, le fondant cranberry et le fondant citrouille et épices en hiver.
Quel cursus as-tu suivi à l’EMLV ?
J’ai suivi l’axe « Marketing » en 4ème année et la spécialisation « Marketing – Distribution » en 5ème année.
J’ai adoré préparer le lancement fictif d’un nouveau produit en 4eme année. Avec mon équipe, on a décidé de créer du riz à sushi à vendre sous vide dans les grandes surfaces. On a dû réaliser une analyse du marché, créer le packaging, la plaquette commerciale, les opérations marketing, le plan de communication, les prévisions financières etc. J’ai vraiment pris ce projet à cœur, c’était très intéressant.
Quels sont tes projets de développement à court et moyen terme ?
A court terme, j’aimerais vendre auprès d’un maximum de cafés et de restaurants possibles à Detroit et sa banlieue, j’aimerais faire part d’au moins un buffet évènementiel par mois pour des soirées privées, des séminaires, des anniversaires ou des mariages et livrer à domicile aux particuliers.
Pour le moment je vends les fondants en ligne sur le site www.chez-chloe.com, sur le plus grand marché du Michigan «Eastern Market» et je démarche auprès d’agences d’évènementielles et de restaurants.
A moyen terme, je veux pouvoir embaucher un pâtissier et un livreur pour pouvoir m’occuper essentiellement de la gestion des ventes, de la prospection, de la communication et du marketing. J’aimerais aussi avoir un point de vente à Detroit.
Un message à faire passer aux étudiants actuels ?
N’ayez pas peur de vous lancer si vous croyez en votre projet. La culture française est tellement appréciée à l’étranger qu’il y a beaucoup de choses à faire.
Il suffit de croire en son projet et de saisir les opportunités. C’est tellement super de diriger son business soi-même, de faire ce qu’on aime et ce qu’on veut surtout.