Le Figaro, l’Étudiant, le Monde, le Parisien, SMBG, Challenges, le Point… ce ne sont que quelques-uns des (très nombreux) titres de presse qui publient chaque année un classement des grandes écoles de commerce.
Chaque classement des écoles de commerce est très différent et s’appuie sur une méthodologie propre aux choix de l’équipe en charge de la conception du sujet. Sans compter que certains classements se concentrent uniquement sur les écoles post-bac, quand d’autres intègrent toutes les écoles dont le diplôme confère le grade de Master, ou encore uniquement les écoles post-bac, mais en format bachelor en 3 ou 4 ans. Bref, pour s’y retrouver, il vaut mieux être bien armé ! Tentons d’y voir un peu plus clair.
Pourquoi y a-t-il autant de classements ? Et lequel croire ?
Les classements sont un sujet récurrent dans la presse, et c’est un sujet populaire qui fait vendre. Non seulement le lectorat est généralement au rendez-vous, mais en plus les annonceurs apprécient les thématiques… et encore plus lorsqu’ils sont sur le podium !
Des classements, il y en a pour tous les goûts : les écoles de commerce, bien sûr, mais également les écoles d’ingénieurs, les lycées, les classes préparatoires, etc.
Même en sortant du spectre de l’éducation et de la formation, on trouve des classements sur les villes où il fait bon vivre, où il fait bon entreprendre et sur les meilleurs hôpitaux, entre autres exemples.
Puisque les classements sont populaires et lus, il est donc logique que les grands acteurs de la presse – en version papier en numérique – jouent le jeu. Par conséquent, il n’y a pas un classement ultime et absolu. Aucun classement n’est donc au-dessus d’un autre, car tout dépend des choix méthodologiques et éditoriaux.
Comment fonctionnent les classements dans la presse ?
En général, les journalistes constituent un comité de recherche et envoient aux écoles sélectionnées un long questionnaire qui est essentiellement quantitatif. C’est-à-dire qu’il s’appuie uniquement sur des données chiffrées qui seront ensuite comparées ensemble. À chaque question, ou ensemble de questions, correspond donc un coefficient selon ce que le journal juge pertinent ou particulièrement important. Toutes ces données sont ensuite compilées et vérifiées, et le travail d’analyse peut commencer.
Le problème de fond avec les classements c’est qu’ils apportent souvent une grille d’analyse partielle. Par exemple, une école centenaire aura forcément plus de diplômés, d’étudiants, de partenariats internationaux et de professeurs qu’une école créée il y a trente ans.
Les classements ont donc tendance à favoriser naturellement les écoles les plus installées dans une hiérarchie qui n’est que peu mouvante – en dehors des opérations de fusion entre écoles, qui viennent alors bousculer le paysage en cours.
Comment sont classées les écoles en 5 ans ?
Là aussi, tout dépend du choix méthodologique des journalistes. Le classement de L’Étudiant a fait, par exemple, le choix de classer les écoles post-bac en 4 et 5 ans dans le même classement. Certaines délivrent alors des Bachelors en 4 ans, quand d’autres ne se concentrent que sur un parcours avec un diplôme bac+5 conférant le grade de Master. Parmi les 26 institutions classées, si les admissions sont bien post-bac, les niveaux de sortie peuvent varier.
À l’inverse, le magazine Challenges a fait le choix de ne classer que les écoles post-bac en 5 ans ensemble. Les critères et la méthode sont donc différents et seules 14 écoles y figurent. Cet exemple montre à quel point il est impossible de comparer les classements entre eux, ou même simplement d’en identifier un seul comme point de référence.
Du côté du Figaro, les journalistes ont décidé de classer ensemble uniquement les écoles qui délivrent le grade de Master. En se concentrant sur le niveau de sortie, les écoles post-bac en 5 ans sont donc classées au même niveau que les écoles post-prépas en 3 ans, ce qui représente 38 institutions différentes.
Que faire de ces classements des grandes écoles ?
Les classements sont indispensables. Ils donnent de la visibilité aux meilleures écoles et tentent d’éclairer les étudiants et leur famille. Il faut donc les considérer pour ce qu’ils sont : une grille de lecture qui doit avant tout servir d’assistance décisionnelle. On ne choisit pas une école sur un classement (et d’ailleurs lequel choisir ?).
En revanche, ces classements peuvent être utiles quand on cherche à comparer des écoles sur des points précis, comme le nombre de partenariats internationaux, d’entreprises partenaires ou d’enseignants-chercheurs, afin d’éviter de faire le tour des sites web, où l’information n’est d’ailleurs pas toujours renseignée.
Les écoles de commerce ont appris à vivre avec les classements, puisque d’octobre à mars, il y en a pratiquement un par mois qui sort dans la presse. Ce qui compte, c’est donc d’avoir suffisamment de distance par rapport à ces classements pour comprendre la méthodologie et les outils utilisés avant d’en tirer des conclusions trop hâtives, et de surtout lire les dossiers – généralement très complets et bien écrits – qui accompagnent ces numéros très attendus.
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