Attirer, choisir, former et accompagner les meilleurs profils n’est pas que l’apanage des grandes écoles. Les entreprises mettent également en place des approches stratégiques de marque employeur, afin d’être plus visibles sur le marché de l’emploi pour recruter les futurs diplômés les plus prometteurs.
La marque employeur, c’est du marketing orienté vers les ressources humaines.
Une approche qui structure et qui consolide la marque dans son ensemble, où les clients sont ici les futurs collaborateurs de ces entreprises. Par exemple, pourquoi une étudiante brillante spécialisée dans la finance devrait choisir KPMG alors qu’elle pourrait travailler chez EY ? Cette compétition entre employeurs est bien réelle et tous rivalisent de créativité pour inciter les jeunes diplômés à s’intéresser à eux. Un de ces outils est d’ailleurs bien connu : les classements des entreprises préférées des étudiants.
LVMH, Google et L’Oréal sur le podium
Qu’il s’agisse de Trendence ou d’Universum, comme tous les ans, les résultats des premières places sont très proches. Et pour cause, puisqu’elles sont trustées par des grands groupes dont la notoriété n’est plus à faire. En général, suivent ensuite Apple, Nestlé, Danone, Air France, Microsoft, EY et KPMG. Des grands noms qui sont très connus et qui confortent leur place et leur réputation au fil des ans dans l’imaginaire collectif des étudiants en école de commerce.
Des classements, il en existe beaucoup d’autres.
Qu’il s’agisse de HappyatWork, Great Place to Work, Glassdoor ou encore Forbes, ils font partie des outils marketing utilisés pour séduire les étudiants. Une manière de bien communiquer et de se différencier afin d’influencer des choix des carrières très en amont, parfois même dès le lycée ou l’entrée en école de commerce. Un soft-power à l’énergie créative qui est souvent un levier de communication auquel sont sensibles les étudiants.
Parce que chaque classement est différent, ils mettent en valeur des initiatives nouvelles dans des secteurs d’activités spécifiques. Il est parfois difficile de communiquer sur des projets internes favorisant l’épanouissement personnel ou valorisant une action particulière. Ces classements constituent donc une manière de parler d’une entreprise, non pas à travers le prisme client, produit ou service, mais bien à partir de ce qui s’y passe réellement, vu de l’intérieur. Une manière de passer de l’autre côté du miroir.
Des classements, oui… mais pour quoi faire ?
L’objectif de ces classements est de promouvoir et de donner un maximum de visibilité aux entreprises qui recrutent. Chaque année, la presse se fait l’écho de ces classements et les retombées médiatiques et promotionnelles sont bien réelles. Alors que les attentes des nouvelles générations sont radicalement différentes de celles de leurs parents, les organisations muent et évoluent en conséquence. Équilibre vie professionnelle et vie personnelle, mobilité, intrapreneuriat, liberté accrue, conscience citoyenne, écologique ou sociale, utilisation des nouvelles technologies, cadre de travail moderne, avantages sociaux et financiers, évolution de carrière, expérience internationale, formation continue… les employeurs disposent de nombreux leviers dans le cadre de leur stratégie RH.
Les classements des entreprises préférées des étudiants constituent donc une photographie à un moment donné qui est basée sur une méthodologie spécifique.
Comment choisir ses entreprises préférées en école de commerce ?
Si ces classements servent à éclairer des actions particulières, ils ne sont, par nature, ni exhaustifs ni complets. Il serait donc illusoire de se baser uniquement sur ceux-ci pour choisir sa future carrière. Les organismes derrière ces classements ont généralement des objectifs commerciaux puisqu’ils vendent des services aux entreprises pour que ces dernières améliorent leur image ou leur marque employeur. Les classements des entreprises préférées constituant alors la partie immergée de leur activité.
Contrairement aux écoles de commerce, il est difficile de se faire une idée claire du quotidien dans une entreprise en particulier. Dans les écoles, il existe des journées portes ouvertes, des journées d’intégration ou de découverte, des salons, des rencontres avec des enseignants, étudiants et anciens diplômés. Dans les entreprises, c’est plus rarement et plus difficilement le cas.
Cette réalité doit donc être confrontée dans le cadre du cursus des étudiants par le biais de stages, de jobs étudiants, de rencontres avec des professionnels, d’année césure ou d’apprentissage. Autant d’expériences qui dessinent un projet professionnel clair et qui permettent de “tester” la réalité quotidienne d’une entreprise.
Comme tous les classements, ceux-ci ne sont que des indicateurs qui doivent être explorés et scrutés. Aucun classement n’est parfait et aucun ne couvre le champ des possibles offerts par toutes les entreprises, en France ou à l’étranger. Un classement est un outil qui doit être utilisé comme tel pour découvrir des entreprises ou se renseigner sur les possibilités de carrière. Car à la fin, comme toujours, c’est avant tout le profil professionnel, l’envie personnelle et la motivation qui doivent l’emporter. Il vaut mieux être pleinement épanoui avec un projet professionnel bien structuré dans une PME absente de ces classements plutôt que de tourner en rond dans l’une des entreprises préférées des étudiants.