La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est devenue un enjeu de taille dans notre monde actuel, alors que les crises se multiplient. Au cœur du débat : les entreprises, et en particulier les grands groupes, qui sont souvent la cible des critiques les plus importantes.
Une entreprise est une entité économique capable de s’adapter selon des facteurs et influences externes. En faisant monter la pression et en plaçant un niveau d’exigence élevé, tout le monde a un rôle à jouer pour influencer les entreprises à mettre en place une politique RSE efficace et engagée qui va au-delà des éléments de communication.
De la part du monde financier et des actionnaires
Si le pouvoir vient de la finance, c’est de la finance que peut venir le changement. À part quelques entreprises très spécifiques dont l’écologie est profondément ancrée dans leur ADN, peu d’organisations se sont vraiment emparées du sujet. Pourtant, une finance qui se verdit à une influence pour adopter une politique RSE efficace, qui peut elle-même attirer de nouveaux fonds et investisseurs.
Le contre-exemple de BlackRock
BlackRock est un fonds d’investissement qui gère près 10 000 milliards de dollars d’actifs et qui joue un grand rôle dans l’orientation de l’épargne des banques, assureurs, fonds de pension et grandes entreprises. En 2020, son PDG était assuré que le monde de la finance opérerait sa mue écologique. Deux plus tard, changement de ton : BlackRock a averti qu’il ne soutiendrait pas la plupart des résolutions d’actionnaires sur le changement climatique au motif qu’elles sont devenues trop extrêmes ou trop prescriptives et pas compatibles avec les intérêts financiers à long terme des leurs clients. Une opération greenwashing vivement critiquée.
De la part des salariés
Les salariés ont un pouvoir important dans les entreprises. Ils peuvent être de puissants alliés pour influencer les entreprises à adopter une politique RSE efficace. Ils peuvent mettre en place des initiatives expérimentales qui seront ensuite généralisées. Pour l’entreprise, une politique RSE est aussi un moyen d’attirer et de fidéliser des talents, ce qui est indispensable pour les postes en tension.
De la part des consommateurs
Les entreprises ont un intérêt économique à répondre aux demandes des consommateurs. En privilégiant des entreprises qui ont des pratiques RSE solides, et en le faisant savoir, les consommateurs contribuent à faire bouger les lignes.
L’exemple des DNVB
Pour les Digital Native Vertical Brands (DNVB), le positionnement écocitoyen est souvent revendiqué afin de fidéliser et sensibiliser les consommateurs. C’est, par exemple, la revendication de Lamazuna qui produit et vend des cosmétiques solides zéro déchet. On peut aussi citer le Slip français qui fait fabriquer ses vêtements en France, réduisant d’autant son empreinte carbone par rapport à l’industrie textile traditionnelle, qui reste la deuxième industrie la plus polluante au monde.
De la part des journalistes
Pour mesurer le décalage entre discours et réalité, les journalistes d’investigation sont souvent les mieux placés pour mener des enquêtes longues et approfondies. Une démarche qui vient renforcer la nécessité d’apporter du changement. D’autant plus que les médias sociaux font caisse de résonance pour les entreprises qui ont des pratiques RSE douteuses. Cela peut amener à alerter les pouvoirs publics pour mettre en place des enquêtes, adopter ou mettre à jour des politiques.
De la part des jeunes
« On n’est jamais trop petit pour faire une différence. » Ce mantra, c’est celui de Greta Thunberg à l’été 2018, lorsque l’adolescente de 15 ans commença ses grèves pour le climat devant le parlement suédois. Une action qui fit tache d’huile et qui la mènera à interpeller les dirigeants du monde entier au sommet des Nations unies sur l’action climatique de 2019 et à faire la couverture du magazine Time, qui lui décernera le titre de personnalité de l’année. Si elle est un symbole de la jeunesse qui s’engage, elle n’est pas la seule. On peut aussi citer l’Ougandaise Leah Namugerwa, la Thaïlandaise Ralyn Satidtanasarn ou l’Américaine Alexandria Villasenor. Cette jeune génération réalise que les actions de ses aînés font qu’elle vivra sur une planète aux conditions climatiques dégradées et qu’il est nécessaire d’agir rapidement et collectivement.
Parmi leurs actions, on peut noter les récents discours très engagés des jeunes diplômés des grandes écoles à leur remise des diplômes (HEC, Sciences Po, EDHEC, etc.), et qui appellent à davantage de responsabilité sur les plans sociaux et écologiques, voire à remettre en question le système actuel, comme lors du discours des étudiants d’AgroParisTech. D’autres actions coup de poing sont organisées avec différents collectifs qui mobilisent souvent des jeunes, comme Just Stop Oil, Extinction Rebellion ou Ultima Generazione, qui bloquent les routes, aspergent les bâtiments publics de peinture, ou lancent des aliments liquides sur des œuvres d’art dans les musées. Autant d’actions très différentes, mais qui convergent vers un seul but : lutter contre l’inaction climatique et sociale.
Adopter une politique RSE forte et efficace ne dépend que des entreprises. Or, celles-ci ont de plus en plus la pression qui vient de différents bords. Cette prise de conscience généralisée impose une mutation de notre modèle social, économique et écologique pour que les entreprises aient un vrai rôle à jouer dans la société. Un changement qui est porté par les futurs responsables RSE formés dans les grandes écoles de management, qui peuvent suivre des cursus et spécialisations afin de conduire des projets de transformation de l’offre et des business models dans un contexte de transition écologique et de sobriété énergétique.
Pour savoir plus sur la spécialisation master Innovation & Sustainable