Attendus avec impatience par les étudiants et leurs parents, scrutés à la loupe par les professeurs de lycées, d’universités ou de classes préparatoires, et parfois redoutés par les écoles, les classements des grandes écoles françaises rythment inlassablement l’année universitaire.
À raison de sept à dix publications par an, d’octobre à juin, chaque journal, magazine ou site web spécialisé se lance dans la course aux classements. Une manière de booster ses ventes ou d’augmenter son visitorat, car le sujet est porteur. Or, il est bien souvent complexe à décrypter, car il n’existe pas un classement absolu, et il est bien plus facile de retenir un rang que de se plonger dans les détails méthodologiques. Décryptage pour y voir plus clair.
Qui fait les classements d’écoles de commerce ?
Ils sont généralement réalisés par des journalistes ou des pigistes qui travaillent pour des rédactions reconnues comme L’Étudiant, le Figaro, Challenges, le Parisien, le Nouvel Observateur, le Point, le Financial Times, sans compter des guides spécialisés comme SMBG ou le classement SIGEM pour les classes préparatoires… Chaque publication fait parvenir aux écoles un questionnaire plus ou moins complexe et plus ou moins long, dont les réponses seront ensuite analysées et comparées à d’autres sources d’informations publiques, comme les statistiques INSEE, les données de la Conférence des Grandes Écoles ou les plaquettes des écoles. Les classements reposent donc principalement sur une approche déclarative.
Nombre de partenariats internationaux, publications de recherche, salaires moyens des jeunes diplômés, accréditations internationales, nombre d’élèves boursiers… les questions touchent à la fois les domaines pédagogiques et académiques, mais portent également sur des sujets liés à l’employabilité, au recrutement, à la recherche et au rayonnement international.
Sans compter que d’autres concernent la composition de la gouvernance de l’école, la superficie du campus ou le nombre d’associations étudiantes.
Pourquoi sont-ils tous différents ?
Au-delà des quatre ou cinq écoles en tête des palmarès depuis des décennies, chaque classement peut-être très différent de l’un à l’autre, car les méthodologies varient selon les choix éditoriaux des rédactions. Certains peuvent privilégier la reconnaissance académique, quand d’autres mettront l’accent sur l’ouverture sociale ou le développement de l’école.
Chaque questionnaire envoyé aux écoles étant différent, il est donc normal que chaque classement soit différent. D’autant plus que l’importance donnée à des critères spécifiques est pondérée différemment d’une année sur l’autre. C’est notamment ce qui explique qu’une école peut perdre ou gagner plusieurs rangs. Cela ne veut pas dire, in fine, que ces écoles sont moins bonnes ou meilleures que l’année précédente, mais simplement que les évolutions méthodologiques peuvent en favoriser les mouvements.
Des critères qui valorisent les écoles anciennes
La plupart des critères les plus importants sont directement corrélés à l’âge de l’école. Plus une école est ancienne, plus elle a d’anciens élèves. Une logique dont il est impossible de se soustraire et qui peut impacter directement la place d’une école dans un classement. Cela veut dire des diplômés ayant eu le temps d’évoluer en entreprise pour atteindre des fonctions de top-management qui en entraînent d’autres grâce à l’effet réseau.
Une école ancienne a également eu le temps de qualifier ses programmes avec des accréditations internationales prestigieuses, susceptibles d’attirer plus de professeurs-chercheurs prêts à publier au sein de revues importantes.
C’est la raison pour laquelle derrière des classements qui valorisent la quantité, il est important de s’ouvrir aussi à d’autres prismes d’approches plus qualitatifs.
Un exercice qui nécessite toutefois un travail de recherche important et qui doit se faire école par école. Si les classements constituent des indicateurs absolument incontournables pour bien choisir une école, ils ne doivent pas pour autant constituer le levier unique de décision. Il faut donc voir les palmarès comme un moyen de constituer des groupes d’écoles relativement homogènes selon les critères qui comptent pour les étudiants. Certains privilégieront l’ouverture internationale, d’autres l’entrepreneuriat ou la diversité sociale.
C’est donc en ce sens que les classements apportent une lecture transversale utile pour faire le bon choix. Pour le reste, les journées portes ouvertes, les salons et les visites d’école doivent compléter cette approche pour trouver une école dans laquelle les étudiants seront prêts à passer de deux à cinq ans en toute confiance.
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