Stratégie achats, gestion des appels d’offres, achats responsables, innovation and technological change, quality management, logistique de distribution… ce ne sont pas que des sujets enseignés dans le cadre d’une spécialisation achat et supply chain management en école de commerce. Ce sont aussi des outils et des approches qui sont utilisés par les professionnels des achats dans le cadre de la mise en place d’une politique d’achat à l’international.
De la sélection rigoureuse des fournisseurs à la gestion des risques, en passant par la mise en place de systèmes d’assurance qualité, chaque étape d’une politique d’achat nécessite une planification et une exécution méticuleuses. De quoi organiser et développer des processus logistiques performants pour son entreprise.
Qu’est-ce qu’une politique d’achat ?
La fonction achats a évolué pour devenir un élément stratégique au sein des entreprises. Elle ne se limite plus à la simple passation de commandes, mais contribue désormais à la performance globale de l’entreprise. Les achats représentent en moyenne 60 % du chiffre d’affaires d’une entreprise. Le métier d’acheteur a acquis ses lettres de noblesse et revêt aujourd’hui une réelle dimension stratégique en raison de la globalisation et la complexification des chaînes logistiques.
Dans ce contexte, il est important de structurer les choses avec méthode et stratégie. C’est ici qu’intervient la politique d’achats qui peut se définir comme un ensemble d’orientations et d’intentions générales relatives aux achats et approvisionnements.
Ces orientations sont formulées par la direction et doivent être traduites en actions concrètes sur le terrain. Les objectifs de la politique d’achats sont fixés en tenant compte des objectifs généraux de l’entreprise et sont déclinés en stratégies et actions à conduire. Pour y parvenir, il est essentiel de :
- Cartographier les achats : il s’agit de faire un état des lieux en collectant des données brutes, comme la liste des fournisseurs actuels, et en segmentant les comptes fournisseurs selon des critères de qualité spécifiques.
- Analyser les dépenses et élaborer des stratégies avec des méthodes comme le diagramme de Pareto et la matrice stratégique de Kraljic pour une analyse pertinente des dépenses. Cela permet de mieux estimer la répartition du budget et de concentrer les actions sur les causes principales des dépenses.
Adopter la bonne stratégie en fonction des catégories d’achats, de la vision de l’entreprise et des contraintes techniques ou réglementaires.
Intégrer l’international dans une politique d’achat
Dans un environnement commercial de plus en plus mondialisé, l’intégration de l’international dans une politique d’achat est indispensable pour diversifier ses sources d’approvisionnement, réduire les coûts et accéder à de nouvelles compétences et technologies. Cependant, acheter à l’international comporte son lot de défis et de complexités et chaque étape requiert une attention particulière.
Maîtriser les risques
La gestion des risques est un élément central de toute politique d’achat international. Les risques peuvent être multiples : fluctuations des taux de change, instabilité politique, ou encore différences culturelles qui peuvent affecter la qualité du produit ou du service. Pour maîtriser ces risques, il est essentiel d’intégrer des outils de mesure et d’évaluation dans la politique d’achat. Par exemple, l’utilisation de la matrice SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces) peut aider à évaluer les risques associés à un fournisseur ou à un marché spécifique.
Définir le processus de sélection et de sourcing
La sélection d’un fournisseur international est une étape cruciale qui nécessite une méthodologie rigoureuse. Plusieurs entreprises optent pour des visites sur site afin d’évaluer les capacités de production, les normes de qualité et les conditions de travail. D’autres préfèrent sous-traiter cette étape à des experts locaux ou à des cabinets spécialisés en sourcing. Dans tous les cas, ce travail et les processus qui l’accompagnent doivent être inscrits dans la politique d’achat.
Examiner les clauses contractuelles
Les contrats avec des fournisseurs internationaux doivent être rédigés avec un soin particulier. Il est crucial de définir les termes et conditions, y compris les clauses de résolution des litiges. Par exemple, si une entreprise française contracte avec un fournisseur chinois, le contrat doit stipuler comment un litige doit être réglé.
Assurance qualité
L’assurance qualité est un autre pilier de la politique d’achat international. Il ne suffit pas de passer commande ; il faut également s’assurer que les produits ou services livrés sont conformes aux spécifications. Des mécanismes tels que des audits qualité, des inspections sur site ou des certifications (ISO, par exemple) peuvent être intégrés dans le processus d’achat pour garantir la conformité.
Documentation
La documentation est souvent négligée, mais elle est essentielle pour tracer toutes les étapes du processus d’achat. Cela inclut les communications avec les fournisseurs, les rapports d’audit, les contrats signés et les données sur la performance des fournisseurs. Cette documentation servira non seulement de référence en cas de litige, mais aussi d’outil d’amélioration continue.
Naviguer dans le paysage complexe des achats internationaux nécessite plus qu’une simple volonté d’élargir ses horizons commerciaux. Il s’agit d’un exercice délicat qui exige une stratégie bien pensée, des outils de mesure efficaces et une documentation rigoureuse. Alors que la mondialisation continue de redéfinir les règles du jeu, les entreprises qui sauront intégrer efficacement l’international dans leur politique d’achat seront mieux positionnées pour tirer parti des opportunités tout en minimisant les risques.
Pour en savoir plus sur la spécialisation achat et supply chain management