Philippe Spach, responsable de l’axe RH et de la majeure management & RH a réfléchi sur les implications du e-leadership sur ses matières. Pascal Brouaye, président du Pôle Léonard de Vinci, a pris part au groupe de travail de l’Observatoire Pasc@line qui a mené l’enquête concernant la pratique et les compétences de e-leadership dans les établissements d’enseignement supérieur.
Le e-leadership est l’ensemble des compétences techniques, méthodologiques et humaines indispensable afin de mieux saisir dans leur globalité les opportunités liées au numérique et aux technologies de l’information.
L’utilisation d’outils de e-leadership en entreprise
Dans la petite enquête réalisée par Philippe Spach dès juin 2014, en préparation de l’étude de du rapport Pasc@line, il est apparu que les entreprises utilisaient de plus en plus les outils collaboratifs.
Les entreprises constatent que les étudiants en stage chez eux sont très utilisateurs de réseaux sociaux mais semblent méconnaitre (ou sous utilisent) leur utilisation en mode « travail ».
Une partie des étudiants découvrent en stage que ces outils sociaux peuvent être des outils de collaboration dans le travail. Une autre partie des étudiants préfèrent utiliser Facebook pour communiquer – même en travail étudiant – plutôt que le mail. 1 étudiant sur 10 n’utilise même pas Facebook pour communiquer.
Dans le cadre académique, les professeurs privilégient le mail / intranet (moodle) pour communiquer avec les étudiants. Cela se limite bien souvent à du transfert d’information, des réponses à des questions, des envois de documents.
L’objectif est donc de favoriser l’utilisation en mode semi-professionnel des outils à disposition, par les étudiants, afin d’accroitre la rapidité de prise en main de ce mode de travail en entreprise. Parmi les outils collaboratifs souvent utilisés en entreprise on peut citer les outils de partage de données (DropBox, Google Drive) souvent méconnus des étudiants; les outils de messagerie qui permettent de meilleures organisations de réunion (Skype); voire même les réseaux sociaux (groupes privés sur Facebook ou échange de savoirs sur Twitter).
Que faire pour intégrer les compétences de e-leadership dans les parcours ?
Plutôt que d’une spécialisation à proprement parler en e-leadership ou en digitalisation, il s’agit d’intégrer ces compétences au cursus, notamment par les outils de travail collaboratifs. Philippe Spach a accepté de faire des Ressources Humaines une sorte de zone d’études car il s’agit en apparence de la matière la plus éloignée de la pratique du e-leadership.
Afin de mieux intégrer des enseignements dans ce qui s’apparente à des formes de e-leadership, un certain nombre de cours et de modules ont été mis en place dans le parcours de l’EMLV.
Tout d’abord et dès la première année, il existait déjà un module sur l’exercice du leadership. Celui-ci a été modulé afin de coller aux compétences attendues dans le e-leadership.
Dès la 3e année, une spécialité « Digital HR » est mise en place. Cela permet ainsi la combinaison entre l’utilisation des techniques RH d’une part et les outils digitaux utilisés d’autre part, pour gérer les Ressources Humaines.
Enfin les 4e et 5e année quel que soit le parcours, ont tous une composante digitale qui intègre cette dimension. En effet, le e-leadership passe pour beaucoup par l’utilisation d’un outillage digital approprié.
Les étudiants doivent ainsi pouvoir acquérir sur les 5 ans de formation en école, une connaissance et un savoir-faire ainsi qu’une maîtrise des outils. La connaissance et l’exercice du e-leadership se fera au travers de l’appropriation de ces outils.
Selon Philippe Spach, on ne devient pas une école de e-leadership. Les managers d’aujourd’hui doivent sans cesser évoluer et s’adapter à leur nouvel entourage digital. Les outils ne restent que des outils et ne constituent pas une fin en soi.
https://www.emlv.fr/programmes/cursus/majeures-de-5eme-annee/management-et-ressources-humaines/