Myriam Sriri, EMLV promo 2020, vient de passer un semestre à Tunghai University, à Taïwan. Impressions depuis l’île où les temples chinois traditionnels jouxtent les gratte-ciels.
Lors de son échange académique de troisième année, Myriam voulait s’immerger dans une culture aux antipodes de la sienne. Taïwan ne l’a pas déçue.
Le choix de l’EMLV
J’ai choisi l’EMLV car j’ai été conquise par la transversalité, le sport, les locaux et le programme international de la troisième année. De plus, ma grande sœur était étudiante au sein de cette école, ce qui m’a donné un bon aperçu du professionnalisme de l’équipe pédagogique et du contenu des cours. Ce qui a achevé de me convaincre de soumettre ma candidature à l’EMLV est la troisième année basée à l’étranger avec échange universitaire et un stage de quatre à six mois.
La découverte d’une autre culture… et de soi
J’ai choisi Taïwan car c’était pour moi l’occasion rêvée de découvrir ce pays, ainsi que son histoire et son peuple. Ce pays se situe à l’autre bout du monde, je voulais savoir de quoi j’étais capable, si je pouvais m’adapter à une autre civilisation et supporter l’éloignement avec ma famille. C’était un challenge pour moi même.
Honnêtement, je ne suis pas déçue de mon choix. Les Taïwanais sont dévoués, sympathiques mais un peu timides. Ils étaient très surpris de voir des étrangers. Certains nous prenaient en photo. C’est un très beau pays avec des paysages très variés. Il y a des villes très développées comme Taipei avec de grands buildings neufs, des taxis jaunes, des métros aériens mais aussi des endroits avec beaucoup de verdure, des cascades d’eau et des curiosités naturelles comme Sun Moon Lake ou les gorges de Taroko.
Les journées type à Taïwan n’ont rien à voir avec ce que l’on peut connaître en France. Tout d’abord, les gens sont beaucoup moins stressés et pressés que les Français. Le matin avant d’aller en cours, je prenais mon petit déjeuner à la maison, mais je prenais tout de même le temps de m’arrêter sur le chemin de l’université pour acheter mon café. Les Taïwanais sont fans du « takeaway » , ils prennent quasiment tous leurs repas dehors dans des petits stands. Pour le petit-déjeuner, ils étaient friands de sandwichs au thon, œufs, accompagnés d’un milktea avec des perles de tapioca. Je ne me suis pas laissée tenter !
Le midi, j’allais manger avec mes amis dans petits restaurants aux alentours de l’école. Chaque jour nous essayions de découvrir de nouveaux restaurants et de goûter à un maximum de choses dans la gastronomie locale. Puis les cours reprenaient jusqu’à 17h ou 18h. À cette heure-ci, les rues sont bondées, la circulation est difficile car c’est l’heure du dîner pour les Taïwanais. J’ai d’ailleurs pris l’habitude de dîner à 18h ! Les Taïwanais se lèvent et se couchent très tôt. À 21h les rues sont désertes et tous les restaurants sont fermés.
Tunghai University : le campus et les cours
Tunghai University est une très grande université avec un immense campus. Il y a beaucoup de verdure, d’espaces libres, des petits chemins bordés d’arbres un peu partout. On peut y trouver des petits commerces, des restaurants, une poste, une banque, etc. C’est un environnement vraiment apaisant et plaisant. Je n’avais pas vraiment l’impression d’être dans une université. En effet, elle ressemble plus à un immense parc qu’à une université. Il y a un bâtiment différent pour chaque filière : bâtiment des langues, d’architecture, de technologies etc..
Le campus est très sympa et animé. Il y a beaucoup d’événements et d’animations. L’administration et les élèves ont organisé à plusieurs reprises des rencontres entres les étudiants internationaux et les locaux. Je logeais dans une résidence dans laquelle résidaient la plupart des étudiants internationaux de mon université. J’ai pu rencontrer beaucoup de monde car de temps à autres, on organisait des sorties tous ensembles ou des soirées sur les rooftops des résidences.
J’avais cours pendant deux heures le lundi, huit heures le mardi et six heures le mercredi. Pour chaque matière j’avais entre deux et trois de cours, avec une pause de dix minutes entre deux cours. J’ai opté pour les cours suivants : Financial Management, Consumer Behavior, Electronic commerce, Service Innovation, Strategic Management et Asia Pacific.
Asia Pacific est un cours focalisé sur les grandes entreprises asiatiques. J’ai adoré le suivre. En effet, c’était l’opportunité pour moi d’en connaître davantage sur le continent dans lequel je vis depuis septembre 2017. J’ai été agréablement surprise, car j’ai pu découvrir les tendances du marché asiatique, ou les stratégies concurrentielles par exemple. Pour être brève, les entreprises de grande taille saisissent chaque opportunité de croître et se concentrent sur l’évolution des générations. Elles innovent plus qu’elles ne copient. En ce sens, elles se fixent l’objectif de concurrencer les géants américains. De plus, les sociétés asiatiques favorisent l’expansion régionale avant l’expansion internationale. Grâce à cette matière, j’ai appris énormément de choses sur la Korean Pop Music, les jeux vidéos japonais ou encore l’agroalimentaire chinois.
Les spécificités de la pédagogie taïwanaise
Dans l’ensemble, je suis satisfaite de l’université et des cours suivis. Les professeurs sont disponibles et à l’écoute. Ils n’hésitent pas à nous donner leurs coordonnées pour les contacter en cas de questions. Les sujets traités en classe étaient intéressants. Le seul bémol est le manque d’interaction entre les élèves et le professeur. Cela rendait les cours moins vivants.
En cours, le professeur est le seul à parler. Les élèves et l’enseignant n’échangent pas réellement. Contrairement aux cours au sein de l’EMLV, dans lesquels il y a beaucoup d’interactions entre les professeurs et les élèves. Je pense que cela est dû à la timidité des Taïwanais. Ils n’aiment pas trop parler en public. De plus, l’éducation à Taïwan est différente. Les étudiants ont l’habitude, depuis leur plus jeune âge, d’écouter très attentivement quand ils sont en classe et de ne pas prendre la parole. Les étudiants sont libres de faire ce qu’ils veulent. Ils ne sont absolument pas surveillés, ou repris par les professeurs. Tandis qu’en France, les professeurs insistent pour que l’on participe régulièrement.
Les devoirs étaient principalement des présentations en groupe ou des cas à préparer pour les cours suivants. Autrement dit, le travail personnel était raisonnable. Certains enseignants nous imposaient de constituer des groupes de travail avec des étudiants locaux. Très bonne idée de leur part, cela nous a permis de mieux nous intégrer !
Comme à l’EMLV, l’évaluation se fait en contrôle continu avec deux examens. Le premier à la moitié du semestre, et le second à la fin. Ici, la notation se démarque du système français. Les évaluations se font sur une échelle de 100, dont 60/100 est la moyenne qui permet aux élèves de valider. S’ils n’obtiennent pas cette note, ils ne valident pas. Ou bien, la notation peut être sous forme de lettre, A étant la meilleure note. La note finale est composée de plusieurs critères comme la présence, les devoirs maisons, l’examen de mi-semestre et l’examen final.
Durant ce semestre je n’ai pas eu de vacances. Dans le programme éducatif taïwanais, il n’y en a pas à cette période de l’année..! Mais mes weekends de quatre jours m’ont permis de voyager au sein du pays et de visiter d’autres villes mais aussi de découvrir d’autres pays comme la Malaisie, la Thaïlande, le Vietnam, ou Singapour… Tous ces voyages étaient superbes. J’ai pu découvrir d’autres cultures asiatiques avec d’autres traditions et habitudes que Taïwan. Surtout culinairement parlant, c’est très différent. Durant ces voyages j’étais accompagnée d’amis rencontrés à Taïwan et d’autres étudiantes de l’EMLV en échange universitaire à Kuala Lumpur.
Conseils aux étudiants sur le départ
Je pense que je repartirai à l’étranger, cette expérience m’a donné le goût des voyages. J’ai vraiment l’intention de voyager partout dans le monde. Je vais effectuer un stage à l’étranger à mon retour de Taïwan. Je cible principalement l’Amérique ou l’Europe.
Mon conseil : se lancer ! C’est la meilleure façon d’apprendre sur nous-mêmes, de connaître nos limites, de savoir de quoi nous sommes capables et de ne pas avoir peur de la distance. Avec ce système d’échange universitaire c’est l’occasion de vivre une expérience unique et pleine d’émotions. Alors il faut la saisir sans se poser trop de question et sans avoir peur de l’inexploré.