Apprendre de Léonard – Partie 7. A l’occasion des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, les écoles du Pôle Léonard de Vinci reviennent sur les traces du génie pluridisciplinaire dont l’influence est encore ressentie aujourd’hui. Septième épisode de la série « Apprendre de Léonard » avec Nicholas Paparoidamis, directeur de la recherche EMLV/DVRC.
Pour comprendre et apprendre d’un génie tel que Léonard De Vinci, nous devons aller au fond du « quoi » et du « comment », dans le temps et l’espace, avec ouverture et respect. L’histoire ci-dessous décrit le processus de confection d’un chef-d’œuvre à travers des paroles de Léonard de Vinci. Dans chaque partie de l’histoire, nous tenterons d’obtenir des conclusions fructueuses pour les responsables marketing et pas seulement.
Tout ce que je vois devant moi est un morceau de papier vide. Et c’est dans cette blancheur et ce vide que « rien» émerge comme le plus grand défi. Et tout ce que je crains, c’est de devoir comprendre «rien» si je veux créer quelque chose. J’aurai peut-être besoin d’accepter ce «rien». J’aurai peut-être besoin de devenir «rien», comme un bout de papier vide qui attend impatiemment d’embrasser une idée, une émotion, mon cerveau, mon âme.
Dans ces premiers moments, je sais que je dois avancer. Je visualise où je veux aller, ou se trouve la fin. Ma vision est aussi claire que si je touchais un rêve, aussi fragile que la fumée qui danse dans les airs. Instantanément, je ne fais qu’un avec «rien», avec tout. Des voix de résistance et de distraction me ramènent à «rien», comme des géants protégeant leur bébé de l’inconnu, mais j’insiste. Je dois avancer, je dois découvrir et mettre en lumière ce qui se passe jusqu’alors dans l’ombre. Je dois suivre ma vision et commencer à créer. Mon stylo touche le papier et tout commence.
En marketing, avoir une vision est essentielle. Très souvent, les idées sont perdues ou brûlées dans un service marketing simplement parce qu’elles ne sortent pas d’un niveau plus profond nécessitant une bonne connaissance de tous les paramètres associés. Des idées qui partent de rien et restent dans rien. Les spécialistes du marketing moderne doivent nourrir leurs idées avec la recherche dans un processus dynamique qui les obligera à lutter contre la résistance et le temps. C’est le défi de rien.
« Il est plus facile de résister au début qu’à la fin »
Et puis le temps; le temps rend le défi plus grand et vient me rappeler que je dois avancer. Je sais ce que je dois faire. Et je veux progresser et créer. Le temps frappe à ma porte et je dois répondre avec cette preuve tangible qui formera mon rêve. La conscience m’aide à équilibrer réalité et fiction et je me sens plus forte que jamais et certaine de voir ce que j’ai déjà visualisé.
Un marketeer doit être un « faiseur ». Personne n’a jamais rien créé de valeur avec seulement le savoir et la volonté de faire. La connaissance est importante, la recherche renforce notre confiance, mais décider et agir nous mènera au lendemain.
« Savoir ne suffit pas ; nous devons appliquer. Être disposé [à faire] ne suffit pas ; nous devons faire »
Je trace des lignes les unes après les autres en suivant ma main qui suit mon esprit qui suit mes émotions qui suivent mon cœur. Je fais un pas en arrière, j’observe, je réfléchis et je continue mon voyage vers un endroit que je n’ai jamais vu mais que je connais très bien. Mon esprit court vite, j’ai soif de plus, comme un cheval de course obéissant à son maître. Les idées et les éléments apparaissent de partout, mais je dois me concentrer. Je dois rester sur mon chemin et livrer. Avec de simples mouvements directs, je deviens mon idée. En marketing, il faut être laconique, précis ; chaque mot compte. Vous devez élaborer des idées en messages clairs. La clarté de la communication requiert intelligence et compétence.
« La simplicité est la sophistication ultime ».
Au fil du temps, ma vision se matérialise en donnant vie à ce morceau de papier vide, autrefois sans vie. Je m’y associe, je reconnais les mêmes sentiments que lorsque je l’ai conçu pour la première fois et je me sens complet. Je me concentre sur les détails. Je corrige les imperfections. Je réfléchis sur mes erreurs. Je me vois moi-même et ma création comme un seul être. Je trouve ma paix dans la vérité et l’ordre. »
La vérité doit être notre seule alliée dans le marketing. J’entends encore les voix des chefs de produit qui me parlent encore de la façon de «commercialiser» un produit ou une idée pour qu’elle ait l’air plus attrayante. Les marchés d’aujourd’hui sont intelligents. Plus nous en apprenons sur eux, plus nous nous rapprochons de la réalité, plus nos activités de marketing se rapprocheront de leur vérité.
« La vérité était la fille unique de Temps ».
Maintenant, je regarde ma création et je me sens complet. Devant moi, un miroir reflétant mon agitation intérieure et mes peurs transformées en chef-d’œuvre. La gloire approche avec des attentes élevées, pleine d’innocence et de faim, pour récompenser une offrande divine à ce monde, né d’efforts et de sacrifices. Et pendant une seconde, je regarde en arrière, au premier moment. A « rien ». Où tout a commencé. Et maintenant, je vois ce que je ne voyais pas auparavant, parce que je ne le savais pas. Parce que j’étais aveugle. Mais maintenant, je vois.
Dans un département de marketing, il y a ceux qui effectuent une enquête sérieuse et approfondie avant d’offrir des opinions ou des propositions. Et il y a ceux qui sont loin d’être sérieux dans leur examen des options et des alternatives, ceci ayant des résultats catastrophiques. Le marketing consiste à ouvrir les yeux et les oreilles, à rassembler et à traiter, à améliorer et à livrer.
Le marketing consiste à transformer rien en tout.
« Une ignorance aveuglante nous induit en erreur. O! Misérables mortels, ouvrez les yeux! »
Image de mise en avant : Léa Amati