Un esprit sain dans un corps sain: pour les sportifs de haut niveau, la performance sportive d’exception s’accompagne d’entraînements physiques exigeants et d’une intense préparation mentale. Julien Bouret, coach en bien-être professionnel et intervenant Soft Skills à l’EMLV livre trois secrets liés à l’intelligence émotionnelle des sportifs.
Les sportifs de haut-niveau sont entrainés à développer une intelligence émotionnelle qui leur permet d’analyser et de gérer leurs émotions, via un ensemble de méthodes qu’ils peuvent mettre en œuvre seuls lors des compétitions.
Se recentrer pour réduire le stress
Près de la moitié de l’énergie dépensée chaque jour par le corps serait liée à l’activité mentale. Ne pas se disperser permettrait de ne pas auto-alimenter son stress. Julien Brouet conseille de s’inspirer des sportifs et de leurs techniques pour réduire le mal-être. Le tennisman Novak Djokovic a ainsi recours à la méditation depuis plusieurs années. Le but, se recentrer pour ne pas s’attacher aux émotions néfastes à la performance.
Le match : pensées parasites Vs. pensées parades
Chaque jour, nous aurions jusqu’à 70 000 pensées de nature différente : des pensées stressantes, apaisantes, dynamisantes, décourageantes… Difficile de se défaire complètement des pensées négatives, en revanche Julien Brouet explique qu’une pensée dite parasite doit systématiquement être contrebalancée par une « pensée parade ». Ainsi, il s’agit d’opposer aux pensées de type « je ne vais pas y arriver », « je sens que je manque de préparation », des pensées de visualisation positive.
On sait aujourd’hui que la pensée est intimement liée aux émotions et aux énergies dans le corps. On comprend donc qu’en travaillant sur nos pensées, nous agissons sur notre ressenti physique du moment.
« Je vais faire de mon mieux », « je reste concentré », « je vais donner le meilleur de moi-même » sont le type de phrases à se répéter et à visualiser pour ne pas être submergé par les émotions et les sensations négatives – sur le terrain comme en salle d’examen.
S’isoler pour mieux se concentrer
Rafael Nadal et ses bouteilles… pour le champion de tennis, chaque match est l’occasion d’observer un rituel bien particulier avec ses bouteilles d’eau et de boisson énergétique. En les plaçant d’une manière bien précise, sans superstition aucune selon lui, il s’aménage en réalité un rendez-vous avec lui-même. A cet instant T, seul compte l’alignement des bouteilles. L’enjeu du match, le score, les murmures ou les exclamations du public ou encore les conditions climatiques sont relayés à l’arrière-plan, permettant au tennisman de se reconcentrer pleinement. L’attention se concentre sur un point unique.
« Il faut savoir faire chaque chose en son temps, sans céder à la tentation du multitasking dont les Français sont champions. Il faut éviter le multitâches à tout prix, car le cerveau ne sait pas le faire. Quand on essaie de faire plusieurs choses en même temps, on est beaucoup moins précis. Ce n’est pas par hasard qu’on déconseille de téléphoner au volant: c’est parce qu’on ne peut pas faire deux choses simultanément de manière correcte ».
Julien Brouet conseille aux étudiants de s’approprier les méthodes de concentration des sportifs de haut-niveau, notamment en ce qui concerne la segmentation des tâches. Avec plus de 2000 interactions quotidiennes sur les smartphones, le temps perdu à retrouver sa concentration après la consultation d’une notification peut considérablement nuire aux tâches qui demandent une attention soutenue. Le coach en bien-être suggère aux étudiants d’éviter l’approche multi-tâches afin d’améliorer leur efficacité, notamment en période de révision.
L’enseignement des softs-skills est au coeur du projet pédagogique du Pôle Léonard de Vinci. Ces compétences humaines et relationnelles, compléments essentiels des connaissances académiques, sont enseignées à l’EMLV, notamment lors des semaines transverses qui mobilisent les étudiants des trois écoles autour de projets communs.