Dans le contexte actuel de prise de conscience environnementale, l’industrie logistique, traditionnellement gourmande en ressources, se trouve à un tournant. L’heure est à la « Green Supply Chain », ou chaîne d’approvisionnement verte. Une démarche qui intéresse particulièrement les jeunes diplômés qui souhaitent s’engager envers des entreprises responsables dans le monde de la logistique.
Mais, qu’est-ce que cela signifie réellement, et comment les entreprises peuvent-elles adopter cette approche ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article.
Qu’est-ce qu’une « green supply chain » ?
La gestion de la chaîne d’approvisionnement verte, ou « green supply chain », est une approche qui vise à intégrer des processus environnementaux durables à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement traditionnelle.
Cela signifie que chaque maillon de la chaîne, de la conception du produit à sa fabrication, sa distribution, son utilisation et enfin son élimination ou son recyclage, est conçu pour minimiser son impact sur l’environnement.
Pour comprendre ce concept, prenons l’exemple d’une entreprise qui fabrique des vêtements. Dans une chaîne d’approvisionnement traditionnelle, cette entreprise pourrait utiliser des matières premières cultivées avec des pesticides, fabriquer ses produits dans des usines qui consomment beaucoup d’énergie et produisent des déchets, les transporter sur de longues distances en utilisant des moyens de transport polluants, et vendre des produits qui ne sont pas conçus pour être recyclés ou réutilisés.
Dans une chaîne d’approvisionnement verte, cette même entreprise pourrait choisir d’utiliser du coton biologique, de produire ses vêtements dans des usines qui utilisent de l’énergie renouvelable et qui minimisent les déchets, de privilégier le transport par voie maritime ou ferroviaire plutôt que par avion, et de concevoir des vêtements qui peuvent être facilement recyclés ou réutilisés.
La « green supply chain » intègre le principe du 4R1D : réduire, réutiliser, recycler, récupérer et dégrader. Cela signifie que l’entreprise cherche à réduire sa consommation de ressources, à réutiliser les matériaux autant que possible, à recycler les déchets, à récupérer l’énergie et à utiliser des matériaux qui peuvent être dégradés de manière naturelle.
L’objectif de la durabilité de la chaîne d’approvisionnement est de réduire l’impact des facteurs tels que les polluants, la déforestation, l’appauvrissement de la couche d’ozone et le réchauffement climatique sur l’environnement. Cela passe par des solutions variées, allant de l’emballage intelligent, à l’écodesign, en passant par le nearshoring, ou l’utilisation de fibre végétale à la place du plastique.
Quels sont les avantages d’une « green supply chain » ?
Adopter une chaîne d’approvisionnement verte offre de nombreux avantages. Tout d’abord, elle permet de réduire l’impact environnemental de l’entreprise, ce qui est non seulement bénéfique pour la planète, mais aussi pour l’image de marque de l’entreprise. De plus en plus de consommateurs sont, en effet, attentifs à l’engagement environnemental des entreprises et sont prêts à privilégier celles qui font des efforts en ce sens.
Une chaîne d’approvisionnement verte peut également permettre de réaliser des économies. En optimisant l’utilisation des ressources et en réduisant les déchets, les entreprises peuvent réduire leurs coûts opérationnels. De plus, en anticipant les réglementations environnementales de plus en plus strictes, elles peuvent éviter des amendes et des sanctions. Enfin, une chaîne d’approvisionnement verte peut être un véritable avantage concurrentiel.
En se positionnant comme une entreprise responsable et innovante, elle peut se différencier de ses concurrents et attirer de nouveaux clients.
Comment verdir sa supply chain sans faire de greenwashing ?
- Réduire les achats en réutilisant et en recyclant : il faut faire un choix différent avant d’acheter, comme réparer, réutiliser, recycler et louer. Par exemple, au lieu d’acheter de nouveaux équipements, une entreprise pourrait envisager de réparer ceux qu’elle possède déjà, ou d’acheter des équipements d’occasion.
- Acheter les matériaux les plus respectueux de l’environnement possible : il est important de privilégier les produits fabriqués à partir de matériaux non toxiques, sans pour autant compromettre leur durabilité. Par exemple, une entreprise pourrait choisir d’utiliser du papier recyclé pour ses documents, plutôt que du papier fabriqué à partir de bois neuf.
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre : une entreprise pourrait choisir de privilégier les fournisseurs locaux pour réduire les distances de transport, ou d’utiliser des modes de transport plus écologiques, comme le transport ferroviaire ou maritime.
- Prendre en compte le cycle de vie du produit : il est essentiel de réfléchir à ce qui se passe une fois que le produit a atteint la fin de son utilisation pratique. Peut-il être retourné ? Est-il facilement recyclable ? Par exemple, une entreprise pourrait mettre en place un programme de reprise de ses produits en fin de vie, pour les recycler ou les réutiliser.
- Intégrer des critères environnementaux dans ses appels d’offres : au moment de choisir des partenaires ou fournisseurs, il ne faut pas se baser que sur les délais ou le prix, mais aussi sur l’impact environnemental de ceux-ci afin de favoriser les plus vertueux.
- Rapprocher le lieu de production du lieu de consommation pour réduire les temps, les coûts et les impacts du transport.
La « Green Supply Chain » n’est pas seulement une tendance, mais c’est aussi une nécessité dans le contexte actuel. Elle représente une opportunité pour les entreprises de contribuer à la préservation de l’environnement tout en améliorant leur efficacité et leur compétitivité.
C’est pourquoi la spécialisation Innovation & Sustainable Business permet aux futurs diplômés de poser un diagnostic, d’accompagner le changement au sein des organisations, de répondre aux exigences réglementaires en matière de RSE et de développement durable, de développer des innovations et d’identifier et de mettre en œuvre de nouveaux modèles économiques.