Pratique pédagogique qui dépoussière les anciennes habitudes, la pédagogie inversée (ou classe inversée) a le vent en poupe depuis plusieurs années. Née en 2007 aux États-Unis, elle a d’abord été testée par deux enseignants de sciences, pour accommoder les élèves fréquemment absents.
Face aux résultats très encourageants, ce nouveau modèle s’est alors développé à tous les niveaux, du primaire à l’enseignement supérieur et incarne l’utilisation des nouvelles technologies en salle de classe. Une nouvelle manière d’enseigner et d’apprendre qui fait parler, notamment au sein des écoles de commerce. Alors, la pédagogie inversée est-elle un effet de mode ou une réelle révolution pédagogique ?
Pédagogie inversée : les principes de base
En général, dans les salles de cours, les enseignants transmettent un savoir – parfois de manière assez linéaire – et les élèves sont dans une démarche passive, d’écoute et de prise de notes. Le travail de recherche se fait alors à la maison ou en dehors des cours.
La pédagogie inversée transforme cet ordre établi : les étudiants préparent le cours à l’avance – généralement grâce à un matériel pédagogique interactif spécialement conçu pour l’occasion – et l’enseignant intervient en salle de classe de manière beaucoup plus active.
Il répond aux questions, il met en scène, il accompagne, il illustre et recentre sa pédagogie autour d’une discussion qui vient enrichir le cours déjà préparé.
Les contenus de cours s’adaptent ainsi aux habitudes de consommation des nouvelles générations. Groupe Facebook, chaîne YouTube, podcast audio, site web interactif, réalité augmentée… le transfert de connaissances s’opère de manière fluide, non linéaire, à la demande et s’adapte aux disponibilités des étudiants.
Le nouveau rôle de l’enseignant dans la pédagogie inversée
L’information et le savoir sont aujourd’hui partout et disponibles en tout temps : TED Talk, Google, YouTube, Wikipedia, applications mobiles… l’enseignant n’est plus le seul dépositaire du savoir. Mais il dispose d’un rôle encore plus important. Celui d’apprendre à apprendre.
Celui de pousser à réfléchir, à travailler son esprit critique, à transmettre une éthique de la recherche, à vérifier ses sources, à développer sa curiosité, son intelligence émotionnelle et l’intégration des soft skills en lien avec les hard skills.
Dans un cours traditionnel, l’enseignant n’apporte pas forcément plus d’informations qu’un étudiant pourrait trouver en ligne. Dans un cours inversé, la valeur n’est pas dans l’information brute, mais dans son traitement et son interprétation.
Mieux : la pédagogie inversée favorise le partage, la création de communautés et la transversalité. Autant de qualités qui structurent une manière de penser recherchée par les entreprises.
Ces dernières ne jugent pas un jeune diplômé sur la manière de savoir ou non faire un tableau de reporting, mais sur la capacité à aller chercher l’information et la mettre en application. Une démarche issue de la pédagogie inversée où les étudiants deviennent actifs et se prennent en main.
La co-construction pédagogique : générateur d’agilité et d’engagement
Terminé le même cours qui ressort tous les ans à l’identique, semestre après semestre. Dans un monde qui évolue très vite, où le numérique transforme les manières de travailler, la recherche de valeur est constante. Dans les écoles de commerce, cette démarche résulte d’un travail collaboratif où l’enseignant co-construit son cours avec les étudiants.
Une démarche intellectuellement stimulante et qui garantit que chaque cours est réellement unique. Un travail en commun où l’architecture, les méthodes et le contenu sont capables d’évoluer selon l’agilité naturelle du groupe. L’enseignant devient alors chef d’orchestre. Son travail de recherche lui fournit toute la substance nécessaire pour nourrir son groupe d’étudiants avec des pédagogies innovantes.
Le rapport relationnel se transforme et responsabilise les étudiants. Une modification du travail académique traditionnel qui casse les codes et qui promeut l’innovation.
Efficace la pédagogie active et inversée ?
Oui, sans aucun doute, mais là aussi, il faut faire les choses avec mesure et organisation. Tous les cours n’ont pas intérêt à s’inverser. L’approche traditionnelle reste encore essentielle pour acquérir les bases de certaines matières.
Avant de réfléchir à l’analyse financière d’une entreprise, encore faut-il savoir de quoi on parle. Ce qui compte, c’est davantage la pluralité dans les méthodes d’enseignement. C’est le blended learning, qui mêle les méthodes et qui apporte de la diversité pour ne pas lasser et créer de la valeur ajoutée.
D’autre part, la pédagogie inversée nécessite un effort… pédagogique ! Il est nécessaire d’expliquer aux étudiants la démarche et le fonctionnement avant de se lancer. Des règles du jeu indispensables à connaître avant d’avancer ses pions sur l’échiquier.
Sans ce travail préparatoire qui nécessite l’adhésion de tous, le risque est grand que la pédagogie inversée se heurte face aux murs des habitudes ancrées depuis des générations dans les référents culturels individuels de la transmission top-down.
Bien organisée, la pédagogie inversée est un catalyseur de savoir-faire et de savoir-être. Un levier qui touche à la motivation individuelle des étudiants et qui encourage les initiatives individuelles, les approches innovantes, le questionnement personnel et l’esprit critique.
Autant de valeurs qui structurent un état d’esprit différenciant, adaptatif et innovant que recherchent les recruteurs.
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