4 jours pour concevoir un projet de communication numérique autour d’une espèce menacée qui s’inscrit sur la liste rouge mondiale de l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. C’est le défi auquel se sont attelées, avec succès, 216 équipes engagées à défendre 216 espèces animales et végétales menacées.
1 200 étudiants de première année des trois écoles du Pôle se sont entraînés à imaginer des solutions collectives pour réagir face à la 6ème extinction massive de la biodiversité. Retour sur le hackathon soft skills de la biodiversité, une semaine parrainée par l’Agence Française pour la Biodiversité.
S’inspirer de la nature pour raisonner
Sur les 106 000 espèces étudiées, plus de 28 000 espèces sont en danger d’extinction, selon l’inventaire de l’UICN. C’est à partir de cet état des lieux que les étudiants ont lancé l’exercice complexe de la création de campagnes de communications inspirées par la chaînes systémiques de la nature.
Pour mettre le numérique au service de la biodiversité, chaque équipe devait concevoir un plan de sensibilisation pour défendre une espèce menacée à travers par exemple une application mobile, un jeu, un site web, ou une campagne pour les réseaux sociaux.
« Avec une simple orchidée sauvage, un groupe s’est retrouvé à étudier la biodynamique de symbiose, avec un champignon vivant dans la marée, donc une zone humide, qui a plein de répercussions à l’échelle climatique, puisque les zones humides permettent de capturer le carbone dans l’atmosphère. Ils ont dû comprendre que, au gré des derniers siècles, on a assez séché ces zones humides qui ont un rôle crucial dans le développement, la biodiversité, la biodynamique, à l’échelle mondiale. Ils commencent à étudier un petit sujet, une plante qui est en voie de disparation et se rendent compte de toutes les applications que cela engendre et de tout leur rôle au sein de notre planète. » (Clément Duhart, membre du jury de la Semaine Transversale, fondateur du De Vinci Innovation Center)
Former les futurs managers aux enjeux du développement durable
Accompagnés par des coachs créativité, agilité, développement durable, biodiversité, gamification et jeux vidéo, les étudiants devaient créer un produit livrable pour chaque journée de travail. Chaque livrable était le résultat d’une synthèse des activités du coaching et des projets travaillés en autonomie par chaque équipe. Cette technique avait pour but de développer l’esprit de synthèse des futurs managers : une compétence clé en management.
« Nous avons beaucoup de matières: le management, le marketing, la communication, ce projet, cela m’a permis d’être plus organisée, de travailler sue l’écoute. En plus, cela travaille également la capacité de synthèse, ce type de projet est un bon entraînement qui vient en continuité de nos travaux de début d’année sur la synthèse. Après cinq jours de semaine transverse, nous nous sentons plus à l’aise dans nos synthèses que nous l’étions en début d’année ». (Claire Bosc, étudiante EMLV, l’équipe du projet « La préservation de l’orchidée/Dactilorhiza Brennensis)
Plus qu’un exercice cognitif, qui consistait à imaginer des produits innovants à partir d’analyses documentaires et de synthèse, il s’agit d’un défi d’intelligence collective : évoluer sur des terrains nouveaux grâce à la coopération en équipe projet. L’empathie, comme compétence clé pour le travail en équipe transversale, est une qualité humaine recherchée par les entreprises.
« Un futur chef de projet sera amené à travailler avec des personnes qui ont des métiers différents, des logiques différentes et sur lesquelles, en général, on n’a pas d’autorité hiérarchique, quand on est jeune. Donc, comment je fais pour amener des personnes qui ont d’autres préoccupations que les miennes, qui font d’autres métiers que les miens, à travailler avec moi, à se mobiliser pour le projet que j’anime ? La première règle, c’est de comprendre leur point de vue. Si je veux manager des personnes, des projets et des équipes, il me faut comprendre le point de vue de l’autre, essayer de me mettre à la place de l’autre. » (Laure Bertrand, directrice Soft Skills)
L’approche du développement durable, une autre compétence essentielle à maîtriser en entreprise, était au cœur de l’exercice. L’objectif était de former les futurs managers et responsables de projets aux enjeux de la biodiversité qu’ils devront intégrer aux stratégies marketing et aux missions de gestion.
La complémentarité, comme élément central de la nature et des organisations
L’idée n’est pas nouvelle. « Apprenez de la nature, vous y trouverez votre futur », disait Léonard de Vinci il y a 500 ans. Si le maître de la Renaissance s’obstinait à reproduire le vivant en machine, les étudiants du Pôle éponyme s’attachent aujourd’hui à reconstituer quelques parties des puzzles innombrables qui existent dans la nature.
La transversalité inter-écoles qui est au cœur de la pédagogie soft skills, se propose d’apprendre aux étudiants à travailler avec des personnes issues d’autres formations, à accepter les différences, à reconnaître les talents d’autrui et la nécessité de la complémentarité.
Tout comme la compensation et la complémentarité des espèces assurent le bon fonctionnement des écosystèmes naturels, la proximité des trois écoles (l’EMLV, l’ESILV, l’IIM) favorise l’adaptation au changement, l’interculturalité, la prise en compte des enjeux sociétaux.
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