Apprendre de Léonard – Partie 4. A l’occasion des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, les écoles du Pôle Léonard de Vinci reviennent sur les traces du génie pluridisciplinaire dont l’influence est encore ressentie aujourd’hui. Suite de la série « Apprendre de Léonard » avec Virginie Ferrouillat, Responsable de l’Alternance à l’EMLV.
C’era una volta Leonardo di ser Piero da Vinci, dice Leonardo da Vinci… L’histoire commence le 15 avril 1452 à Vinci en Italie, pour en partie se terminer le 2 mai 1519 à Amboise en France. Mais en fait l’histoire ne s’est pas figée il y a 500 ans : le parcours atypique et éminemment reconnu de Léonard de Vinci interpelle encore aujourd’hui et nous enseigne sur les conditions de réussite de la formation en apprentissage. A nous de les décrypter… L’EMLV au sein du Pôle Léonard de Vinci s’en inspire largement pour développer la filière alternance.
Léonard de Vinci, un apprenti qui a appris de ses maîtres
Léonard passe les premières années de sa vie auprès de sa mère, d’origine paysanne. Il est également élevé par son oncle Francesco qui joue un rôle important dans sa formation, et par son grand-père Antonio qui lui apprend à observer la nature. Sa maxime « Po l’occhio ! » (Ouvre l’œil !) développe en lui un don d’observation. Il apprend à lire et écrire ainsi que les bases de l’arithmétique. Mais en raison de son parcours et de son origine, il ne peut prétendre à des études universitaires. De cette enfance libre dans une famille qui a le souci de la transmission, Léonard développe une envie d’apprendre…
Cette envie sera comblée lorsque Léonard sera placé comme élève apprenti auprès d’Andrea del Verrocchio, dans un des plus prestigieux ateliers d’art de la Renaissance de Florence. En regardant ses premiers dessins, ce dernier a en effet été conquis par le talent prometteur du jeune Léonard. Il côtoie alors dans l’atelier d’autres artistes qui sont en phase d’apprentissage comme lui. De ce maître, orfèvre de formation mais aussi peintre et sculpteur, il apprend la préparation des couleurs, le peinture de fresques, la sculpture sur marbre et sur bronze. En effet, l’époque se caractérise par une transmission maitre-élève organisée. Le maître tient ce rôle de mentor en s’appuyant sur son expérience pratique et l’expertise qu’il a développée.
A son tour devenu un maître, Léonard de Vinci, transmet
Très à l’écoute et désireux d’apprendre, Léonard finit par quitter son maître, à 26 ans, après l’avoir brillamment dépassé dans toutes les disciplines. Il devient alors maître-peintre indépendant. Il est en capacité de proposer ces services à de riches familles italiennes et européennes et de développer son expertise. La peinture ne suffit pas pourtant pas à satisfaire son ego. Il souhaite aussi devenir célèbre par ses réalisations d’ingénieur. En s’appuyant sur son don d’observation, il suit une méthode scientifique en passant par l’hypothèse et l’expérience pour formaliser la théorie. Il consigne par écrit ses réflexions et ses travaux. Et à son élève et ami, Francesco Melzi, il lègue ses manuscrits.
Comment nous nous inspirons de Léonard à l’EMLV pour notre formation en alternance…
# Accompagner l’envie
Au départ d’un parcours en alternance, il y a l’envie, l’envie d’un jeune de se former autrement et d’alterner théorie et expérience. Cette envie du candidat, il faut savoir l’accompagner pour qu’elle se concrétise. En mettant en place un Atelier d’Accompagnement à la Recherche d’une alternance, nous aidons le candidat qui souhaite suivre nos spécialisations à formaliser son projet professionnel, à valoriser les éléments clés de son expérience et à organiser sa recherche avec les outils d’aujourd’hui : CV, Lettre de motivation, LinkedIn….
# Observer pour apprendre ou apprendre à observer
Si l’observation est un don que Léonard possédait et que son entourage familial a développé et entrainé, nous ne possédons pas tous ce talent à l’état naturel. Alors les apprentis d’aujourd’hui sont accompagnés dans le développement de cette compétence avec des formations aux soft-skills : capacité d’observation et d’analyse des situations, interaction dans un groupe, adaptation à son environnement, relecture des expériences…
# Créer les conditions de la transmission avec le maitre d’apprentissage
Pour tenir le rôle de tuteur entreprise, le maitre d’apprentissage doit remplir deux conditions : être titulaire d’un diplôme du même domaine et d’un niveau équivalent à celui visé par l’apprenti et justifier d’une année d’exercice minimum dans l’activité visée ou deux années d’exercice dans un poste en rapport avec la qualification préparée par l’apprenti.
Au-delà de ces conditions légales pour tenir ce rôle, le maitre d’apprentissage doit lui-même maitriser des compétences :
1. Accueillir et faciliter l’intégration de l’apprenti
2. Accompagner le développement des apprentissages et l’autonomie professionnelle
3. Participer à la transmission des savoir-faire et à l’évaluation des apprentissages
A l’EMLV nous réunissons les maîtres d’apprentissage pour échanger sur leur rôle et leur présenter les interactions qui auront lieu entre l’école et l’entreprise. Des réunions tripartites Entreprise-Ecole-Apprenti sont organisées sur les deux années de formation en apprentissage. Elles permettent de faire le point sur cette transmission et la montée en compétences de l’alternant.
# Encadrer la formation en école avec proximité
Si Léonard a réellement profité de son environnement familial et professionnel, l’apprenti d’aujourd’hui est lui aussi bien entouré. L’école organise son environnement. Le formateur en salle de cours délivre une formation alignée sur les objectifs pédagogiques. Il l’enrichit de son expérience propre et de la pluralité des expériences des apprentis. Le responsable de la spécialisation suivie par l’apprenti intervient en tant que coach en le conseillant sur son parcours. Le tuteur école permet une bonne synthèse entre les deux pans de sa vie : entreprise et école.
Léonard de Vinci nous a donné des clés qui sont toujours d’actualité. Mais il a expérimenté une dimension qui manque encore aux apprentis d’aujourd’hui : un vrai parcours international. La loi ne le prévoit pas encore. Nous attendons les possibilités pour le faire au sein d’un espace européen dans lequel notre inspirateur avait déjà pu évoluer…
Virginie Ferrouillat, Responsable Alternance à l’EMLV.
Crédit illustration : Léa Amati