C’est bien connu, les écoles de commerce ne sont que d’abominables machines à formater les esprits qui ne forment que de futurs cadres dirigeants sans foi ni loi, s’apprêtant à faire régner sur la planète finance l’apocalypse absolue.
Derrière ce cliché véhiculé par certains détracteurs des grandes écoles se cache le mythe du formatage des esprits. Celui qui consiste à former à la chaine des robots humains dénués de pensée critique n’ayant pour seul objectif que l’application d’une doctrine économique ultralibérale.
Et si on déconstruisait ce cliché ensemble pour aller au-delà des idées reçues ?
Un recrutement multiculturel et diversifié
Les écoles de commerce du 21e siècle n’ont plus rien à voir avec leurs lointains ancêtres des années 70 et 80. Aujourd’hui, si la classe préparatoire reste une voie d’accès importante pour la plupart des écoles masterisées, c’est avant tout une voie d’accès comme une autre, car les processus de recrutement se sont considérablement diversifiés au sein des écoles de commerce. Admission post-bac, après un bac+1, +2 ou +3, ou via un diplôme étranger, les étudiants qui intègrent ces écoles ont des profils pluriels et des parcours non linéaires. De quoi favoriser un brassage important dans les raisonnements, les habitudes de travail et les réflexions personnelles, issu des multiples parcours personnels des étudiants.
Terminé, donc, le recrutement unique des classes sociales ultra-privilégiées issues du même quartier ou du même lycée. Place à l’ouverture et à la diversité. Place au mélange des profils, des genres et des nationalités. Une manière de favoriser l’ouverture sociale et intellectuelle des futurs diplômés qui partageront des valeurs communes empreintes des nombreuses rencontres réalisées durant leur scolarité.
D’autre part, les étudiants boursiers sont de plus en plus nombreux dans les écoles de commerce françaises. Certaines d’entre elles atteignent même le taux de 30% d’élèves boursiers au sein de leurs cursus, sans compter les autres sources de financement alternatif. Là aussi, c’est une garantie de pouvoir accompagner les élèves les plus méritants ne disposant pas toujours des mêmes conditions financières ou matérielles que les autres.
Des cursus qui s’adaptent à la réalité de la société
Des cours sur la croissance verte, sur les initiatives locales et citoyennes, sur les circuits de distribution courts ou sur l’impact de l’économie collaborative, ça vous semble irréaliste ? C’est pourtant bien le quotidien des cursus des écoles de commerce qui, aux côtés des traditionnels fondamentaux en marketing, droit ou comptabilité, se sont adaptés aux réalités de nos sociétés.
Aujourd’hui, l’intégration de thématiques comme le développement durable ou les métiers de l’économie sociale et solidaire est devenue une priorité pour ces établissements. Les étudiants peuvent désormais suivre des modules dédiés à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), à la gestion des ressources naturelles ou encore à l’innovation sociale. Ces cours répondent à une demande croissante des entreprises et des citoyens pour des pratiques plus respectueuses de l’environnement et socialement responsables.
Les écoles de commerce font aussi beaucoup pour combattre le mythe de la pensée unique. Elles ont diversifié leurs programmes, créé des modules sur le développement des soft-skills, et intégré une grande pluridisciplinarité en mixant les compétences des étudiants ingénieurs, designers et managers dans des cours, des diplômes ou des projets communs.
Autant de parcours personnalisés misant sur la sérendipité, l’innovation et la diversité culturelle des étudiants pour une plus grande ouverture sur le monde extérieur, tout en formant les leaders de demain capables d’allier performance économique et engagement social.
Les expériences internationales, pour une nouvelle vision sur le monde
En stage ou sur un campus universitaire, les expériences internationales donnent une coloration unique aux parcours des étudiants. Entre l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Est ou du Nord et la Chine, le grand écart est total. Sans compter que les plus aventureux peuvent expérimenter la vie au sein de destinations atypiques, du Vietnam en passant par le Chili ou la Malaisie.
Chaque séjour à l’étranger apporte un nouveau regard aux étudiants qui sont alors confrontés à de nouvelles habitudes de travail dans un cadre quotidien en décalage permanent avec leurs habitudes passées.
Une capacité d’adaptation, d’observation et d’analyse qui vient, là aussi, renforcer la diversité des parcours et des approches. Une manière de former des futurs managers ouverts sur le monde et dotés de facultés de discernement qui impactera durablement leurs raisonnements et leurs valeurs personnelles.
L’entrepreneuriat, un choix de plus en plus prisé
Si l’image des étudiants en école de commerce se précipitant vers les grands cabinets d’audit comme les Big Four reste persistante, elle ne reflète plus la diversité des aspirations actuelles. De plus en plus d’étudiants se tournent vers l’entrepreneuriat, attirés par l’idée de créer leur propre entreprise ou de rejoindre des PME en pleine croissance.
Cette dynamique s’explique par une volonté de donner du sens à leur carrière, d’avoir un impact direct sur la société, et de participer à des projets innovants. Les écoles encouragent d’ailleurs cette tendance en proposant des incubateurs, des parcours spécifiques dédiés à l’entrepreneuriat, et des formations pour accompagner les futurs créateurs d’entreprise.
Loin des sentiers battus, ces jeunes entrepreneurs sont les nouveaux moteurs de l’économie, misant sur la flexibilité, l’innovation et l’audace.
Les écoles de commerce ont-elles formaté les étudiants ? Ce fut peut-être parfois le cas si on regarde une situation passée et révolue avec notre prisme actuel, où les réalités économiques, géographiques et technologiques étaient très différentes.
Depuis plusieurs décennies, ces écoles ont vécu des bouleversements considérables : mondialisation de l’enseignement supérieur, omniprésence de la recherche, transformation numérique, recherche de l’excellence et ouverture sociale. Autant de changements qui contribuent à former des générations de diplômés d’une grande diversité sur tous les plans.
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