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Les entreprises recherchent des profils entreprenant

Un article de Fernanda Arreola, enseignant chercheur à l’EMLV et Julien Dudognon, entrepreneur dans le secteur de la réalité virtuelle et responsable de Devinci Startup, initialement publié sur le site de la Conférence des Grandes Ecoles.

De plus en plus de Grandes écoles proposent des parcours dédiés à l’entrepreneuriat, un enjeu stratégique dont les slogans et supports marketing démontrent la tendance, en utilisant des mots comme « innovation », « internationalisation », « numérisation » et « entrepreneuriat » pour parler de l’offre pédagogique et des programmes.

S’il est clair qu’il existe une forte appétence de la part des jeunes étudiants pour créer leurs propres structures, les entreprises recherchent elles aussi des profils entreprenant ; des jeunes cadres capables de conduire des projets d’innovation et de changement en mode agile au sein des entreprises (intrapreuneuriat).

Une nouvelle génération d’entrepreneurs français

En France, la société évolue de telle manière que l’esprit de création et d’innovation est de plus en plus important et favorisé. Ce nouvel état d’esprit itératif, créatif et agile est partagé partout et par tous.

Selon une étude réalisée à l’occasion du salon des entrepreneurs en 2017 par le baromètre OpinionWay, 60% des 18­-29 ans sont prêts à créer ou à reprendre une entreprise.

D’où vient cette fascination pour l’entrepreneuriat ?

Toujours selon cette étude, les raisons qui motivent de plus en plus les étudiants à se lancer dans l’entrepreneuriat sont en premier lieu la volonté d’être son propre patron (40%), puis le fait de choisir et d’appliquer ses propres méthodes de travail (35%) et enfin la possibilité de travailler selon son propre emploi du temps (30%). A l’inverse, les risques et l’incertitude financière ou le manque de couverture sociale sont les premières raisons qui freinent la création d’entreprise.

Une nouvelle étude sur le profil des entrepreneurs révèle que 94% des startups sont fondées par des personnes ayant au minimum un Bac +5.

Puisque ce sont bien nos étudiants en Grandes écoles qui sont à l’origine des créations de startups, il faut se poser la question du rôle que jouent les Grandes écoles et et des limites potentielles des formations à l’entrepreneuriat vis à vis de l’écosystème entrepreneurial en France.

Le rôle et l’impact des Grandes écoles sur l’entrepreneuriat

“Naît­-on ou devient-­on entrepreneur ?” Cette question a interrogé les professeurs et chercheurs pendant de nombreuses décennies. Ces derniers s’accordent pour penser qu’il n’y a pas de voie unique qui détermine la volonté/capacité à entreprendre.

Cependant, la résilience, la capacité pour l’entrepreneur à intégrer la notion de «pertes abordables», de rechercher et d’obtenir les ressources dont il a besoin, la capacité d’adaptation, etc… sont quelques-unes des caractéristiques qui définissent généralement la personnalité et le comportement de l’entrepreneur.

Aujourd’hui, nous savons déjà que la vocation des Grandes écoles n’est pas de « créer des leaders », ni dans notre cas de « créer des entrepreneurs » mais plutôt de leur donner des espaces, références, techniques et outils qui permettent de faire émerger et améliorer leurs compétences en entrepreneuriat.

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C’est un fait, les Grandes écoles et les parcours en entrepreneuriat ne visent pas nécessairement à transmettre ou inculquer les compétences et les qualités décrites précédemment comme “inhérentes” à l’entrepreneur mais davantage comment réaliser son “business model” ou créer un prototype. Cela signifie que les compétences nécessaires pour entreprendre, liées à la personnalité de l’entrepreneur sont trop souvent mises de côté dans les programmes pédagogiques des Grandes écoles.

Vers une pédagogie axée sur les valeurs

L’objectif à terme étant de favoriser l’appropriation du « métier » d’entrepreneur, nos écoles ont donc le défi de continuer à créer et enrichir le champ entrepreneurial d’un point de vue pédagogique, en fournissant de nouvelles idées pour permettre de scénariser, illustrer et inculquer les valeurs de l’entrepreneur, qui sont d’ailleurs très recherchées et valorisées par les grandes entreprises.

Un deuxième défi constitue la création d’un cadre qui favorise l’émergence de projets à forte valeur ajoutée (économique, sociale, environnementale).

Au-delà des applications et plateformes, nous devons permettre aux étudiants de développer des projets avec une forte viabilité économique et technique.

Cette volonté rencontre des difficultés dans certaines Grandes écoles du fait du manque de diversification des profils et compétences des étudiants. Pour cette raison, nous cherchons aujourd’hui à favoriser la rencontre et l’échange entre les étudiants venant d’école de commerce et d’école d’ingénieur afin de permettre la collaboration entre ces étudiants. Cette hybridation des compétences a aussi une valeur ajoutée sur le plan pédagogique puisqu’elle développe la capacité des étudiants à s’adapter et à travailler avec des profils différents et complémentaires.

La transversalité au programme

Au Pôle Léonard de Vinci à la Défense, des étudiants de l’EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci), de l’ESILV (Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci) et de l’IIM (Institut de l’Internet et du Multimédia) partagent plusieurs fois dans l’année des semaines “transverses” durant lesquelles ils sont amenés à collaborer sur un projet en commun. À la fin de ces semaines, 64% des étudiants déclarent être prêts à continuer leur projet avec l’équipe composée de managers, ingénieurs, designers, etc.

Dans nos écoles, beaucoup de startups naissent de ces projets menés grâce à cette transversalité.

Afin de permettre la fertilisation des projets entrepreneuriaux à forte valeur économique et sociale au cœur de nos structures, il semble nécessaire de favoriser l’interaction entre les différents niveaux de scolarité, les membres de l’écosystème interne et aussi les représentants de l’écosystème externe comme les réseaux PEPITE (Pôles Etudiants pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat) mis en place par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, les communes, etc.

Les Grandes écoles doivent encourager la pratique dans le cadre de stages dans de petites structures, et continuer la sensibilisation à l’entrepreneuriat grâce aux interactions avec des porteurs de projets, l’échange entre des étudiants aux profils différents et complémentaires comme des managers, développeurs, financiers, marketers, designers en vue de contribuer au développement des qualités propres à la réussite de l’entrepreneur notamment l’ouverture d’esprit, la flexibilité, et la propension à passer à l’action.

Retrouver les coordonnées de Fernanda Arreola, ainsi que l’espace de PRE INCUBATION du Pôle Léonard de Vinci

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