Créées au milieu du 20ème siècle, les deux plus grandes institutions financières internationales poursuivent différents enjeux. Quel est le point commun entre le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale ?
Depuis plusieurs décennies, elles œuvrent chacune de leur côté pour aider les pays qui ont besoin – ponctuellement ou sur le long terme – d’un soutien financier.
La Banque mondiale : lutter contre la pauvreté
Fondée en 1945, la Banque mondiale est l’une des deux institutions financières internationales majeures. Elle est devenue une institution mondiale qui agit sur le système financier international en apportant notamment son aide aux pays en développement. Depuis le milieu du 20ème siècle, la Banque Mondiale a été complétée par plusieurs institutions dont la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (1945), la Société financière internationale (1956), l’Association internationale de développement (1960), le Centre international de règlement des différends (1966) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements fondée en 1988. Aujourd’hui, la Banque mondiale est dirigée par David R. Malpass.
Avec 189 pays membres, la Banque Mondiale s’implique dans de nombreux projets aux quatre coins du globe : prêts, dons, garanties… La Banque mondiale aide à développer les projets utiles aux pays en développement. Mais la Banque mondiale ne se réduit pas à son rôle d’institution financière : elle apporte, également, conseils et expertises dans les domaines de l’investissement.
Le Fonds Monétaire international : réguler le système financier mondial
Basé à Washington, le FMI est créé en 1944 à l’issue d’une conférence internationale à Bretton Woods. Pour les 44 pays à l’origine de sa création, le Fond Monétaire International (FMI) avait pour objectif d’encourager la coopération économique internationale. L’idée était donc d’octroyer des prêts à des pays membres en difficulté financière. Après avoir été dirigé par deux Français – Dominique Strauss-Kahn et Christine Lagarde – il revient désormais à Kristalina Georgieva, une éminente économiste bulgare, d’être à la tête du FMI.
Au-delà de sa mission d’accompagnement des pays en difficulté financière, le FMI est également amené à formuler des conseils en termes de politiques économiques.
Pour les étudiants de l’EMLV en finance internationale, l’étude du fonctionnement de ces deux institutions financières est crucial pour deux raisons : d’une part parce qu’elles agissent activement sur la structuration de l’économie mondiale, d’autre part parce qu’ils pourraient avoir la possibilité, au cours de leur carrière, de les intégrer.
Les enjeux portés par les institutions financières internationales
Pour la Banque mondiale, l’enjeu principal est de lutter contre la pauvreté dans les pays en développement. L’idée est de concevoir et de participer à des projets menant à une amélioration des conditions de vie (santé, production alimentaire, éducation…) des populations les plus défavorisées.
Si à l’origine la Banque mondiale a permis de développer un programme de restructuration des pays européens suite aux tragédies liées à la Seconde Guerre mondiale (routes, électricité, infrastructures…), aujourd’hui elle est engagée auprès de nombreux pays.
En aidant à la création de partenariats et en offrant des ressources suffisantes aux pays pour se développer, la Banque mondiale est une institution financière majeure. En 2019, ce sont près de 63 millions de dollars qui ont été accordés aux pays membres : une somme considérable pour lutter activement contre la précarité économique mais encore insuffisante pour assurer une stabilité financière.
Concernant le FMI, les enjeux sont quelque peu différents. Son action vise à réguler le système financier international de manière à assurer sa stabilité. L’objectif est d’aboutir à une croissance économique pérenne pour chaque État membre du FMI.
En situation de crise, comme celle que vit la planète actuellement, le FMI est chargé d’aider les pays membres à surmonter les déficits.
Par exemple, il a récemment annoncé alléger les dettes des 25 pays les plus pauvres durant la crise liée au Coronavirus. Mais tous les prêts octroyés par le FMI reposent sur de strictes conditions et peuvent demander, à long terme, des mesures politiques radicales. L’ajustement structurel est généralement le prix à payer pour une assistance technique et monétaire en temps de crise.
À la différence de la Banque mondiale, le FMI revêt aussi une dimension politique. Aussi, son enjeu ne s’arrête pas à la régulation du système financier mondial. Le FMI étudie le contexte macroéconomique afin de repérer les failles et risques inhérents à certains systèmes bancaires. Cette expertise fait du FMI une institution plurielle, ne s’arrêtant pas seulement à son soutien financier.
Il existe aujourd’hui d’autres institutions financières telles que l’OCDE, les Banques de développement régionales et les Banques de règlements internationaux. Mais le FMI et la Banque mondiale restent les deux structures monétaires reconnues internationalement. En aidant les pays en développement et développés à surmonter les crises, elles apportent une assistance primordiale face aux fluctuations de l’économie mondiale.