Pendant longtemps, les processus de recrutement se ressemblaient tous : une annonce, un CV, une lettre de motivation, puis si on était chanceux, un entretien, voire un deuxième, avant d’obtenir le poste.Une approche tout ce qu’il y a de plus classique, mais qui est en train de vivre une petite révolution.
Ce qui a fonctionné pendant si longtemps est aujourd’hui accusé de fabriquer une armée d’employés modèles, lisses, consensuels et sans personnalité. En bref, des équipes où les compétences techniques et le savoir-faire (les hard skills) étaient prépondérants. Si les soft-skills (le savoir-être et l’intelligence émotionnelle) font une percée remarquable dans le monde de l’entreprise, on assiste aujourd’hui à l’émergence d’une nouvelle tendance en ressources humaines : les mad skills.
Les mad skills : c’est quoi au juste ?
Les mad skills (ou compétences folles en français) représentent tout ce qui peut faire la différence chez un candidat. Une passion pour la philatélie italienne des années 20, une appétence pour le saut à ski, la composition musicale ou l’écriture, ou encore une prédisposition à la création artistique, aux sports atypiques ou aux loisirs anticonformistes… c’est tout cela à la fois les mad skills.
Des passions, des hobbies ou des loisirs qui sortent de l’ordinaire et qui peuvent être valorisés en entreprise, car ils sont associés à des profils eux-mêmes atypiques.
Il est donc loin le temps où la ligne « loisirs » du CV se contentant d’un basique « cinéma, lecture et natation ». D’ailleurs, les entreprises les plus en pointe sur les mad skills ne demandent même plus de CV.
De nouveaux modèles de recrutement inspirés par la tech américaine
Les mad skills nous viennent principalement des entreprises informatiques et des startup américaines. Parce qu’elles mettent l’innovation et la disruption au cœur de leurs stratégies, elles ont besoin de profils variés, innovants et aux idées parfois révolutionnaires. Des personnalités fortes qui ont une vision décalée de la majorité et qui sont plus susceptibles de créer des idées nouvelles.
Cette tendance s’exporte sur le vieux continent et les mad skills commencent à percer dans les offres d’emplois en lien avec la transformation numérique des organisations ou au sein des entreprises agiles, technophiles et en rupture avec le modèle de fonctionnement traditionnel.
De nouvelles règles de recrutement
Pour repérer et valoriser les candidats dotés de mad skills, il faut aussi adapter les outils et processus de recrutement. Certaines entreprises ne regardent même plus le cursus académique ou les expériences professionnelles, mais organisent des hackathons. Des sortes d’ateliers de travail intenses sur une période de temps limité afin de construire un projet ou de résoudre un problème. Une mise en pratique très concrète qui permet de tester les candidats sur leurs capacités techniques, humaines et professionnelles. L’occasion aussi de laisser s’exprimer les candidats « fous » qui n’auraient pas forcément été recrutés dans le cadre d’un entretien traditionnel.
Un nouveau cadre de travail et une culture à changer
Intégrer des candidats dotés de mad skills nécessite également un travail important pour les entreprises, car toutes ne sont pas prêtes à sauter le pas. En effet, si ces profils raisonnent différemment, il faut aussi pouvoir accommoder leur espace de vie et de travail. Gestion des horaires, conformité aux règles internes, matériel informatique et conditions de travail… pour chercher la rupture, il faut être soi-même en rupture. Une transition qui n’est pas facile à faire, en particulier pour les grands groupes à la culture d’entreprise plus conservatrice et traditionnelle.
Disposer de mad skills n’est pas forcément une fin en soi pour des étudiants ou jeunes diplômés. Ce n’est pas une garantie d’obtenir un emploi, car un projet professionnel précis est souvent associé à ce type de personnalité. D’où l’importance de choisir une école capable d’accompagner les étudiants dans leur démarche professionnelle.
Enfin, les mad skills doivent être réelles et assumées. En inventer pour sortir de la masse est une très mauvaise idée. Peut-être en êtes-vous doté sans le savoir ? Rien ne vous empêche de creuser du côté de vos passions personnelles qui pourraient alors être valorisées. Que ce soit les jeux vidéos des années 90, l’ornithologie, la télé-réalité ou les nouvelles technologies, il y a toujours un domaine enthousiasmant capable de faire la différence. Le tout est d’être capable de le partager.
Plus d’information sur les soft skills et le projet pédagogique de l’EMLV.
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