Depuis bien d’années, les grandes écoles s’accordent à dire que l’hybridation des compétences est le nouveau « must » de l’innovation dans l’enseignement supérieur. Au Pôle Léonard de Vinci, l’opportunité de faire se croiser des problématiques et apprentissages relevant d’une école de management, d’ingénieurs et du digital se traduit par une ouverture multidisciplinaire qui nourrit l’inspiration des futurs entrepreneurs.
Dans une tribune publiée sur le site de la Conférence des Grandes Écoles, Julien Dudognon et Mayliss Gross, fondateurs et responsables du Pré-Incubateur De Vinci Start-up, reviennent sur les avantages et les méthodes de l’hybridation des compétences, terreau propice à l’entrepreneuriat.
Hybridation, interdisciplinarité et mode projet
Favoriser la rencontre et l’interaction entre des enseignements complémentaires est devenu un “must” dans les écosystèmes du savoir et de l’innovation.
42% des incubateurs sont partagés avec les équipes mixtes ingénieurs / managers, 56% des écoles de la CGE ont un incubateur, et 79% des écoles de commerce. Le but ? Faire se rencontrer les savoirs et compétences pour créer un environnement favorable à l’innovation.
En 2022, les étudiants ont besoin de concret, de pratique et d’être actifs dans leur apprentissage. Force est de constater qu’ils ne se contentent plus de cours “classiques”. Les projets de groupes, favorisant l’interaction et menant à de vraies réalisations sont largement plébiscités.
Au Pôle Léonard de Vinci, l’interdisciplinarité se manifeste une fois par an lors de “semaines transverses” durant lesquelles les étudiants des 3 écoles (ingénieurs, management, numérique) se réunissent par équipe hybride pour apporter des solutions à des problèmes établis.
Au total 1500 étudiants, vont développer un projet, et environ 10% des projets continueront au-delà de cette semaine dans le cadre d’une création de start-up.
Sur le campus de Paris-Saclay sont réunies écoles d’ingénieurs, laboratoires de recherche et start-ups. La proximité entre ces entités permet à tout le monde de travailler ensemble. Les étudiants peuvent se former à plusieurs disciplines au cours de leurs études et ils ont même la possibilité d’être « double diplômés », une plus-value à leur actif reconnue et de plus en plus recherchée.
A cette image, l’ESILV et l’EMLV ont créé dès 2015 le tout premier cursus ingénieur-manager. Ce type de cursus, accessible dès le BAC, a pour objectif de répondre à la complexité des enjeux et l’hybridation des technologies.
Cela a d’autant plus de sens tant les entreprises en « open innovation » favorisent un écosystème dans lequel les écoles, start-ups, collectivités, centre de recherche sont des acteurs de premier plan. Ainsi, pour les grands groupes, il s’agit de collaborer avec toutes ces entités et faire participer l’ensemble de la chaîne de valeur, condition sine qua non d’une stratégie de déploiement sur des projets innovants.
Les soft skills valorisées par les investisseurs et recruteurs
Les soft skills sont essentielles pour former un entrepreneur ou même un collaborateur efficace, empathique et entraînant pour son équipe. Ces compétences sont devenues centrales et c’est même le premier critère regardé par les investisseurs, business angels et venture capitalist, gage de la pérennité d’une création d’entreprise.
Quant aux entreprises, d’après une enquête de Pôle Emploi menée en 2018, les compétences comportementales sont le 2ème critère le plus mentionné par les recruteurs, le diplôme arrivant, lui, en 6ème position.
Ces qualités sont largement partagées et transmises à travers les hackathons, les engagements associatifs ou encore sportifs. En effet, les compétences humaines : la cohésion et la solidité de l’équipe, faire preuve d’intelligence émotionnelle, de communication dans un travail collaboratif sont primordiales, et la capacité pour des co-fondateurs de s’associer avec des profils aux compétences complémentaires représente une réelle plus-value pour les start-ups.
Le magazine Forbes a tenté d’établir une liste des soft skills à maîtriser en entreprise, on y retrouve : la créativité, l’esprit d’entreprendre, l’audace, la motivation entre autres.
Ce paradigme a fait naître chez les établissements d’enseignement supérieur de nombreuses structures (pré-incubateurs, learning labs) et de nouvelles pédagogies (learning by doing, soft skills), dans l’objectif de former davantage leurs étudiants aux compétences développées par la démarche entrepreneuriale.
Un constat de bon augure pour les entreprises qui sont de plus en plus sensibles aux profils de ces jeunes étudiants-entrepreneurs.