Philippe Spach, responsable de la filière Digital RH de l’EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci) a été reçu par la revue audiovisuelle Xerfi Canal. Il aborde l’utilisation des chatbots dans les stratégies de recrutement.
Technologie fortement appréciée par les services après-vente, elle tend à conquérir de nouveaux domaines, et notamment celui du recrutement. Invité de l’émission Expertises et entreprises de Xerfi Business, Philippe Spach revient sur la percée des chatbots dans les stratégies de recrutement des entreprises.
Qu’est-ce qu’un Chatbot ?
Les chatbots sont des « agents conversationnels ». Ces programmes informatiques sont développés pour converser avec un individu tout en s’adaptant à son mode de communication. On les retrouve généralement sur les messageries instantanées des entreprises, en charge du service après-vente ou même de certaine vente directe.
Les chatbots ont été inventé au M.I.T dans les années 60 suite aux travaux d’Alan Turing. A.L.I.C.E (Artifical Linguistic Internet Computer Entity) est un des bots les plus récompensés. Développé par Richard Wallace en 1995, ce programme apprenait à converser en s’adaptant aux différents modes de conversation : injurieux, moyens et critiques.
L’utilisation des chatbots dans le domaine du recrutement est très nouvelle. Elle se développe dans certaines sociétés depuis cet été seulement. Mais l’engouement de la part des entreprises est total.
Une utilisation en plein développement
Même si aujourd’hui cette utilisation est encore très minime, elle est en plein essor. Les projections faites par les experts sont intéressantes pour les entreprises. Les créateurs et les développeurs de ces plateformes affirment que l’utilisation de chatbot lors des phases de recrutement pourraient faire économiser jusqu’à 70% du coût d’un recrutement.
Plus de 80 % des sociétés avouent utiliser des chatbots, ou prévoient de les utiliser avant 2020. Selon le magazine Forbes, plus de 75 % du top 100 des entreprises utiliseront des chatbots prochainement pour leur recrutement.
Mais finalement avec ces chatbots n’y aurait-il pas un risque de laisser passer certains candidats lors des premières phases de recrutement ? L’enjeu du développement des chatbots est là. Cet outil doit apprendre à converser avec un individu comme le ferait un recruteur et s’adapter à la conversation. Pour le moment, il y a toujours une personne derrière la décision prise.
Pour les candidats, il devient alors important de faire ressortir les bons mots clés lors de la discussion avec le chatbot. Un travail au préalable dans les organismes de formations pour apprendre à faire ressortir les compétences de manière efficace, dans les mails, les conversations et les lettres de motivation, devient alors nécessaire.
Quel avenir pour les sociétés de recrutement ?
Avec cette automatisation du recrutement, se pose alors la question pour ces sociétés de savoir comment rester sur le marché. Deux choix peuvent s’imposer alors. Ils peuvent décider d’utiliser ses chatbots pour leur propre profit et de les revendre aux entreprises. Au contraire, certains cabinets pourraient mettre en avant leur plus-value humaine et se spécialiser.
Un double enjeu pour les sociétés
L’utilisation des chatbots dans les stratégies de recrutement a un double intérêt. Elle permet de faire une pré sélection automatisée des profils, ce qui permet donc une baisse des coûts. Cet outil offre également à l’entreprise une image d’un employeur très innovant. Le candidat découvre alors l’entreprise d’une manière plus ludique.
Le développement des chatbots dans les phases de recrutement est inéluctable. Cependant, la décision finale sera toujours du ressort de l’homme derrière la machine. Le recrutement via les chatbots est quoiqu’il en soit une tendance à suivre, qui va se généraliser dans les prochaines années à venir. Il s’agit alors de rester vigilant quant au développement de cette utilisation pour en tirer le meilleur parti.
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