Les mots agissent concrètement sur la réalité et provoquent, chez ceux qui les écoutent, un effet allant de l’épouvante à l’admiration. Mais l’éloquence est bien plus que l’art de savoir manier les mots : elle comprend toute une attitude, une gestuelle, un savoir-faire. Pourquoi ce savoir-faire est-il si précieux en école de commerce ?
La parole est pouvoir dans la mesure où elle arrive à exprimer clairement les idées et les émotions de son auteur. Si l’aisance à l’oral est tant convoitée par les recruteurs, c’est parce qu’elle témoigne, au-delà d’un vocabulaire bien maîtrisé, d’une capacité de réflexion à toute épreuve, de captiver son auditoire ou encore de relever les défis.
Le pitch, l’exercice qui atteste de l’éloquence des candidats
Que ce soit pendant un oral de concours ou une simulation d’entretien d’embauche, les élèves n’échappent pas à l’exercice tant redouté du “pitch”. Si à l’origine le pitch était l’apanage des scénaristes, aujourd’hui il est devenu une formalité pour de nombreux professionnels provenant d’horizons très différents.
Le pitch commercial vise à tester l’éloquence du candidat. Un sujet, quelques minutes. Le pitch doit être impactant et clair : pas le temps pour le verbiage et les envolées lyriques. Le but de cet exercice est notamment de susciter la curiosité et l’envie dans l’audience. C’est donc avant tout un jeu de séduction et de conviction par les mots, le ton et la gestuelle.
Mais faire un (bon) pitch nécessite de maîtriser quelques règles de base. Cela est-il inné ou nécessite-t-il un apprentissage ?
Savoir vendre ses idées par la parole, ça s’apprend ?
On dira de certaines personnes qu’elles sont, de façon naturelle, très à l’aise à l’oral. Or une personne peut paraître tout à fait détendue mais fournir un discours déconstruit et fastidieux. C’est pourquoi l’art de bien parler – ou art de la rhétorique – n’est pas inné. Et si Platon fustigeait la rhétorique, elle est devenue, au cours des siècles, un signe de distinction.
Mais comment apprend-t-on à bien parler ? Si l’école et l’université testent les connaissances des élèves majoritairement par l’écrit, de plus en plus de modules sont conçus pour évaluer les capacités orales des étudiants. Certains d’entre eux auront déjà eu un aperçu de l’exercice en classe préparatoire avec les célèbres “khôlles” : 30 minutes de préparation, 20 minutes de présentation orale, 10 minutes de question. Qui a dit que l’exercice oral n’était pas un sport ?
Mais pour construire un discours clair, séduisant et pertinent, l’étudiant ne doit pas seulement laisser faire son “bagou”. Les règles de base sont les suivantes :
- Une accroche originale et captivante
- Un exposé clair et concis de ses arguments
- Une touche d’humour
- Une posture ouverte vers le public
- Une capacité à improviser en toute circonstance
Alors oui, ces bullets points paraissent faciles à checker. Pourtant, maîtriser ces quelques règles de base demande parfois des mois d’entraînement. Car c’est dans la pratique régulière et la confrontation à l’exercice que les élèves peuvent atteindre un niveau d’éloquence très appréciable.
L’éloquence, une soft skill très recherchée par les recruteurs
Aujourd’hui, de plus en plus de concours d’éloquence – comme celui qui a lieu lors de l’Investir Day – voient le jour dans les écoles de commerce françaises. Longtemps réservés aux étudiants de droit, ils s’exportent dans les écoles de commerce afin de révéler le talent oratoire de certains étudiants. Ce talent ne leur servira pas seulement pendant leurs années d’études : il sera, aussi, à l’origine de nombreuses opportunités professionnelles.
Participer à un concours d’éloquence ou à un I Pitch & Meet n’est pas simplement un moyen de prouver à une audience que l’on sait bien parler. C’est aussi une vraie plus-value sur un CV, un élément différenciant qui attirera l’attention du recruteur. Car au-delà de son aptitude à manier les mots, le candidat prouve qu’il aime relever des défis.
Aujourd’hui, les soft skills tendent à être plus valorisées que les diplômes et les certifications. L’éloquence est une soft skill recherchée pour différents postes, notamment ceux qui demandent de :
- Savoir exposer un argumentaire de façon distincte et intelligible pour un public initié ou non-initié
- Transmettre un savoir à une ou plusieurs personnes
- Résoudre une situation conflictuelle et agir en tant qu’intermédiaire
Ainsi, un manager devra, par exemple, faire preuve d’une bonne éloquence. Et si de nos jours la majorité de la communication se fait à l’écrit (mails, réseaux sociaux, textos…), il reste que la capacité à savoir s’adresser correctement à ses collaborateurs ou ses interlocuteurs est primordiale.
Au final, si l’éloquence est nécessaire en école de commerce, c’est avant tout parce qu’elle est une soft skill très appréciée des recruteurs.
Le commerce, le marketing, le business ou encore la finance sont des milieux où il est crucial de savoir s’exprimer correctement. Les relations et collaborations étant nombreuses, un mot suffit parfois à faire toute la différence.
Savoir transmettre, séduire et convaincre doit devenir une priorité pour les étudiants en commerce.
Plus d’informations sur le projet pédagogique de l’EMLV !