Michel Dalmas, Professeur Associé et Docteur en Sciences de Gestion à l’EMLV, a réalisé une étude pour la Conférence des Grandes Ecoles sur les préférences en terme de valeurs des étudiants en Bachelor, issus de la Génération Z (nés après 1995).
Que considèrent-ils comme essentiel dans le cadre de leur futur exercice professionnel ? Est-ce que les aspects relatifs à la Responsabilité Sociétale font partie de leurs préoccupations personnelles et professionnelles ?
Sens de l’équité, professionnalisme et innovation : les priorités de la Génération Z
La dimension la plus importante pour cette génération est la recherche de l’équité dans les relations au travail. Pour ces jeunes adultes, il est important d’établir des règles de tolérance afin de créer les conditions d’une relation de respect et de confiance avec leurs futurs collègues.
Le fait que ce facteur apparaisse n’est pas une surprise, en particulier aux regards de l’étude menée par le cabinet d’audit EY, en 2018. Ce qui peut surprendre, c’est que cette préoccupation apparaisse comme première, et comme facteur initial à prendre en compte pour toute nouvelle relation de travail.
La seconde dimension est relative à la recherche de professionnalisme. Elle rassemble des caractéristiques généralement associées à l’obtention d’un travail de qualité, comme le fait de « faire attention aux détails », la précision, l’importance apportée à l’esprit analytique et la recherche de performance. Cela semble supposer, de la part de la génération concernée, d’une volonté de fournir un travail de qualité.
La troisième dimension, dans le cadre de cette analyse, est relative à l’action, à l’innovation, et donc à la recherche d’une prise de risque, inhérent à toute activité professionnelle. Dans ce cadre là, la sécurité de l’emploi est perçue négativement. Cette dimension recouvre une réalité propre à la création de toute entreprise nouvelle : la réussite par l’action et par le risque encouru, ce qui par ailleurs semble logique à redécouvrir, au sein d’une Ecole de Management.
Comment répondre aux attentes de la Génération Z ?
Ces résultats semblent converger sur l’idée selon laquelle la génération Z est en recherche de sens et d’éthique dans les relations de travail, ainsi que d’une forme d’auto légitimation à travers la qualité des réalisations accomplies. De plus, la socialisation, indispensable à la réussite des projets collectifs, ainsi que le travail en réseau, leur apparaît également comme étant des éléments essentiels à leur réussite.
A ce niveau, une question importante se pose en terme de Dialogue Intergénérationnel entre les managers de proximité en situation de recruter les jeunes et la Génération Z. Comment mettre en œuvre une forme de motivation propre à répondre à ces attentes ? La motivation pouvant se définir comme l’intensité des efforts consentis par la personne pour conduire une action dans la durée, avec une stratégie mise en œuvre et ainsi atteindre ses objectifs.
L’aspect le plus significatif qui ressort de cette étude est le sens de l’équité dans les relations professionnelles. Pour Lacaze et Bauer, l’accomplissement des besoins individuels attendus par les nouveaux recrutés serait essentielle pour réussir leur intégration. Voici ce que ces auteurs déclaraient en 2014 :
Nous pensons que la prise en compte d’un capital “psychologique” est un aspect sérieux à prendre en compte et que ceci correspond à la satisfaction des besoins des jeunes salariés, lors de la période de socialisation, dans les organisations. De plus, la possibilité de satisfaire ces besoins représente une source essentielle de motivation pour ces derniers (…). En conséquence, ils seront non seulement motivés pour faire des efforts et mais également pour renforcer leur niveau de socialisation au sein de l’organisation”.
On peut donc constater que la Responsabilité Sociale et l’éthique sont spontanément citées comme préoccupations personnelles et professionnelles pour les représentants de la Génération Z interrogés. Avec la recherche d’équité, c’est d’une certaine forme de justice sociale dont il est question. Avec la recherche de la performance et de qualité dans les réalisations accomplies, c’est d’une prise de conscience aigüe des aspects économiques indispensables à la réussite collective, dont il est question. Enfin, la dimension environnementale n’apparait pas mais elle n’était pas présente dans le questionnement soumis aux étudiants du cycle Bachelor de l’EMLV.
Cette étude tend donc à montrer que deux des trois piliers constitutifs de la Responsabilité Sociale des Entreprises relèvent d’une préoccupation quotidienne pour la génération Z.
En savoir plus sur les programmes proposés à l’EMLV