La plupart des écoles de commerce continuent de se distinguer par leurs parcours d’excellence dans le domaine de la finance. Les conséquences de la crise financière de 2007-2008 ont durablement marqué le secteur, mais elles ont également redéfini les priorités des établissements de formation. Ce choc a incité les universités et les écoles de commerce, y compris en France, à réadapter leurs programmes pour mieux préparer les étudiants aux réalités économiques et financières modernes.
En 2024, ces programmes intègrent désormais des compétences clés comme la gestion des risques, la conformité réglementaire et les technologies émergentes telles que la fintech, la blockchain et les cryptomonnaies. Ces évolutions répondent aux besoins d’un secteur qui, tout en étant toujours compétitif et exigeant, est aussi devenu plus complexe et interconnecté.
Une spécialisation qui recrute toujours de nombreux diplômés d’écoles de commerce pour des parcours professionnels variés.
La finance de marché : retour aux fondamentaux
Le monde de la finance se divise traditionnellement en deux grandes catégories : la finance d’entreprise, exercée au sein de banques traditionnelles, d’entreprises ou de cabinets indépendants, et la finance de marché. La finance de marché se retrouve dans les banques d’investissement, chez certains assureurs, ainsi que dans les sociétés de gestion de fonds de pension et de fonds spéculatifs.
Dans la finance de marché, on distingue toujours trois grands pôles, chacun offrant des options de carrière et des métiers spécifiques :
- Le front office : Ce pôle regroupe les services en première ligne, qui passent les ordres sur les marchés et gèrent directement les relations avec les clients. Il inclut les métiers de trader, sales (chargés de clientèle) et structureur. Ces fonctions génèrent les revenus principaux de l’entreprise et exigent une parfaite compréhension des marchés financiers, une réactivité élevée et un fort esprit de compétition.
- Le middle office : Ces services collaborent avec le front office pour contrôler, vérifier et accompagner les décisions prises en tenant compte de l’évolution des marchés, des tendances macroéconomiques et du calcul des risques. Avec les réglementations renforcées depuis 2008 (et les mises à jour récentes comme Bâle IV ou MiFID II), le middle office joue un rôle clé dans la conformité, la gestion des risques et le reporting financier. Les professionnels du middle office ont peu ou pas de contact direct avec les clients.
- Le back office : Ce pôle garantit le bon déroulement des opérations en s’assurant que les transactions respectent les règles et les normes en vigueur. Il inclut des tâches telles que la validation des transactions, la comptabilisation des positions, et le support technique et administratif. Bien que moins visible, le back office est crucial pour la stabilité des opérations financières, surtout dans un contexte où les exigences technologiques et de cybersécurité sont en constante augmentation.
En 2024, la finance de marché, bien que toujours ancrée dans ces fondamentaux, évolue rapidement grâce à l’intégration des nouvelles technologies. Les compétences en data science, intelligence artificielle et gestion des algorithmes de trading sont devenues essentielles pour rester compétitif dans ce domaine exigeant.
Quelques métiers de la finance de marché
L’analyste financier
L’analyste financier a pour objectif de maximiser la rentabilité des opérations d’une banque ou d’une entreprise, en fonction de son secteur d’intervention. Ses missions incluent la gestion du credit management, l’optimisation des flux de trésorerie, la préparation de dossiers de financement complexes, l’analyse des fluctuations des taux de change et leur impact sur les opérations financières, ou encore la structuration d’opérations de fusion-acquisition.
En 2024, le rôle de l’analyste financier s’est élargi avec l’intégration des technologies avancées, comme les outils de data analytics et les modèles prédictifs basés sur l’intelligence artificielle. Ces technologies permettent d’anticiper les tendances du marché et d’affiner les recommandations stratégiques.
L’analyste financier travaille également en étroite collaboration avec des clients, des banquiers-conseils ou d’autres parties prenantes. Il prépare des rapports détaillés, propose des orientations stratégiques et accompagne les décisions clés. Son expertise est particulièrement sollicitée dans les secteurs en forte croissance, comme la transition énergétique, les technologies vertes ou les cryptomonnaies.
Le salaire d’un analyste financier varie en fonction de l’expérience et des responsabilités. En 2024, il oscille généralement entre 55 000 et 130 000 euros brut par an, avec des primes liées à la performance pouvant significativement augmenter cette rémunération.
Responsable back-office
Le responsable back-office encadre, gère et accompagne l’équipe chargée de la gestion des règlements, du traitement comptable et des opérations de change liées aux prises de position sur les marchés financiers. Il garantit le bon déroulement des activités financières et supervise la performance de son équipe.
En tant que manager, il veille à la qualité des processus, au respect des délais et à la conformité des opérations avec les réglementations en vigueur, notamment celles renforcées ces dernières années (MiFID II, Bâle IV). Ce poste exige une maîtrise approfondie des rouages économiques et financiers ainsi qu’une excellente compréhension des interactions avec les front et middle offices. Le responsable back-office joue également un rôle clé dans la gestion des technologies de traitement automatisé et dans la prévention des cyber-risques, devenus critiques dans un environnement de plus en plus numérisé.
En 2024, les compétences managériales sont particulièrement valorisées, notamment la capacité à motiver une équipe dans un contexte hybride, où le travail à distance est souvent intégré. Une bonne maîtrise des outils technologiques spécialisés en back-office (Swift, Calypso, ou autres solutions de gestion des transactions) est également un atout indispensable.
Le salaire d’un responsable back-office se situe autour de 75 000 euros bruts par an, avec des perspectives d’évolution en fonction de l’expérience et de la complexité des opérations supervisées. Ce poste s’obtient généralement après plusieurs années dans des fonctions opérationnelles au sein du back-office.
Gestionnaire de patrimoine
Le gestionnaire de patrimoine est chargé de gérer les avoirs de ses clients, qu’ils soient particuliers, chefs d’entreprise ou investisseurs institutionnels. Il achète et vend des titres, des actions et des obligations sur les marchés financiers en lien avec les opérateurs de marché. Son rôle consiste également à conseiller ses clients sur la structuration et l’optimisation de leur portefeuille pour en améliorer les performances.
En 2024, ce métier s’est enrichi de nouveaux enjeux, notamment la prise en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). De nombreux clients cherchent désormais à investir dans des produits financiers responsables et durables. Le gestionnaire de patrimoine doit donc avoir une connaissance approfondie de ces produits et être capable de proposer des solutions adaptées.
Pour réussir dans ce rôle, une excellente maîtrise des marchés financiers, une grande capacité d’analyse et un suivi constant de l’actualité économique et financière sont indispensables. Les outils numériques et les plateformes d’analyse en temps réel sont devenus des alliés incontournables pour prendre des décisions éclairées rapidement.
Le salaire du gestionnaire de patrimoine a évolué avec la complexité croissante de la gestion d’actifs. En 2024, il oscille entre 65 000 et 75 000 euros bruts par an, selon l’expérience, les certifications (comme le diplôme de conseiller en gestion de patrimoine – CGP) et la taille du portefeuille géré.
L’opérateur de marché (trader)
Métier emblématique du front-office, l’opérateur de marché, ou trader, reste l’un des plus convoités et fantasmés. Ce professionnel prend des positions sur les différents marchés de capitaux dans le but de générer des bénéfices pour ses clients ou son institution. Il analyse les tendances économiques et financières, négocie avec les intermédiaires, et ajuste le portefeuille en fonction des objectifs définis.
En 2024, le métier de trader a évolué avec l’intégration massive des technologies d’analyse prédictive et des algorithmes de trading automatisé. Bien que la prise de décisions humaines reste centrale, les outils d’intelligence artificielle jouent un rôle clé dans l’analyse des marchés et l’exécution rapide des transactions. Cela exige des traders une double compétence : une parfaite compréhension des marchés financiers et une aisance avec les technologies de pointe.
Le poste reste extrêmement exigeant, nécessitant une grande résilience face au stress, une capacité de discernement rapide et une gestion rigoureuse des risques. Les traders doivent également maîtriser les aspects réglementaires et juridiques renforcés ces dernières années, notamment en Europe avec MiFID II et les évolutions prévues pour Bâle IV.
Le salaire d’un trader varie toujours selon plusieurs facteurs : la banque ou l’institution pour laquelle il travaille, son expérience et son lieu d’exercice. En 2024, un trader basé à Paris perçoit un salaire brut annuel moyen compris entre 80 000 et 220 000 euros, hors primes et bonus. À New York ou Londres, ces rémunérations peuvent être nettement plus élevées. Les primes exceptionnelles, basées sur les performances, peuvent multiplier ces montants par deux, trois ou plus en cas de résultats remarquables.
Consultant en fusion-acquisition (M&A)
Le consultant en fusion-acquisition joue un rôle stratégique en accompagnant les entreprises dans leurs opérations de fusion, d’acquisition ou de cession. Il analyse les opportunités du marché, évalue les entreprises cibles et conseille ses clients sur la structuration financière et juridique des transactions.
En 2024, ce métier requiert une connaissance approfondie des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ainsi qu’une parfaite maîtrise des réglementations renforcées, notamment dans le domaine des politiques anti-monopole.
De plus, l’usage des outils d’analyse financière avancée et de data science est devenu indispensable pour évaluer précisément les risques et opportunités des opérations.
Les salaires débutent autour de 60 000 euros brut par an et peuvent atteindre 120 000 euros, avec des primes significatives en cas de succès dans des transactions majeures.
Analyste ESG (Environnement, Social, Gouvernance)
L’analyste ESG est chargé d’évaluer les entreprises ou projets financiers en fonction de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ce métier, au cœur des préoccupations actuelles des investisseurs, consiste à identifier les risques et opportunités liés à ces enjeux et à fournir des recommandations permettant de financer des solutions durables et responsables.
En 2024, ce rôle est devenu essentiel, car de nombreuses entreprises et fonds d’investissement doivent désormais respecter des standards ESG stricts, tels que ceux définis par la Taxonomie européenne.
L’analyste ESG travaille pour des banques, des fonds d’investissement ou encore des agences de notation spécialisées. Les salaires dans ce domaine varient entre 50 000 et 90 000 euros brut par an, avec une progression rapide pour les professionnels expérimentés, en raison de la forte demande pour ces compétences.
Spécialiste du pricing (structureur)
Le spécialiste du pricing, ou structureur, joue un rôle clé dans la conception de nouvelles offres commerciales pour les équipes de vente en réponse aux demandes des investisseurs. En collaboration avec le trading, le marketing et les équipes commerciales, il élabore des modèles financiers complexes pour créer des produits adaptés aux besoins spécifiques des clients. Son travail inclut également des analyses approfondies des risques associés à ces produits.
En 2024, ce métier s’inscrit dans un contexte où les produits financiers doivent non seulement être performants, mais également conformes aux réglementations strictes et souvent écoresponsables. Le structureur est donc impliqué dans la construction légale des produits et peut collaborer sur des solutions respectant les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), désormais très recherchés par les investisseurs.
Le structureur assiste également les équipes de vente dans la promotion des produits financiers, en expliquant les spécificités et les avantages aux clients. Il doit être capable de vulgariser des concepts complexes pour des interlocuteurs variés tout en conservant une approche technique et rigoureuse.
Le salaire d’un structureur reste attractif et varie en fonction de son expérience et de ses résultats. En 2024, il débute autour de 75 000 euros bruts par an et peut atteindre ou dépasser 120 000 euros, en particulier grâce aux bonus liés à la performance individuelle et collective.
Finance de marché en école de commerce
La finance de marché offre de nombreuses opportunités professionnelles pour les diplômés des écoles de commerce. Des carrières passionnantes pour les spécialistes de la finance, qui peuvent d’ailleurs se réaliser en France ou à l’étranger, après quelques années d’expérience.
Des métiers où les capacités d’analyse et de discernement sont essentielles pour prendre les bonnes décisions et accompagner de nombreuses équipes de façon transversale au sein des front, middle et back-offices.
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This post was last modified on 20/01/2025 17:53