La vie d’une entreprise n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Il y a des hauts et des bas, mais aussi des pas de côté lorsqu’il s’agit de restructurer une organisation, voire d’en acquérir une autre pour se développer. Les professionnels des fusions-acquisitions participent à l’analyse et l’exécution des dossiers d’acquisition, font le suivi du due diligence, élaborent des business plan, réalisent des analyses financières spécifiques, et préparent des mémorandums d’investissement pour le board et les partenaires financiers.
C’est notamment ce qui est enseigné dans le cadre de la spécialisation Corporate Finance qui traite des sources de financement, de la structure du capital des entreprises, des mesures prises par les gestionnaires pour accroître la valeur de l’entreprise pour les actionnaires, ainsi que des outils et des analyses utilisés pour allouer les ressources financières.
Les bases d’une fusion-acquisition
Une fusion-acquisition est une opération dans laquelle deux entreprises décident de se combiner d’une manière ou d’une autre. Cela peut se faire de plusieurs façons, notamment par fusion, acquisition ou prise de contrôle.
Chacune de ces méthodes a ses propres caractéristiques et implications, mais elles partagent toutes l’objectif commun de créer de la valeur pour les actionnaires et de renforcer la position de l’entreprise sur le marché. Un exemple de fusion-absorption est celle opérée entre Gaz de France et Suez, officialisée en 2007. Elle aboutira à la création de GDF Suez, qui deviendra par la suite Engie.
La fusion : quand deux deviennent un
Une fusion est une opération dans laquelle deux entreprises décident de s’unir pour former une seule entité nouvelle. Dans ce scénario, les actionnaires des deux entreprises échangent leurs actions contre des actions de la nouvelle entreprise.
Cela signifie que les deux sociétés fusionnent leurs actifs, leurs passifs et leurs ressources pour créer une nouvelle entreprise consolidée. Cette nouvelle entité peut souvent bénéficier de synergies, c’est-à-dire de la création de valeur supplémentaire grâce à la combinaison des compétences, des ressources et des marchés des deux entreprises.
Imaginons que l’entreprise A, spécialisée dans la fabrication de produits électroniques, fusionne avec l’entreprise B, qui excelle dans la distribution de produits électroniques. En fusionnant, ces deux entreprises peuvent rationaliser leur chaîne d’approvisionnement, réduire les coûts et accéder à de nouveaux marchés. Cela peut potentiellement créer une nouvelle entreprise plus forte et plus compétitive sur le marché.
L’acquisition : quand une entreprise en absorbe une autre
Contrairement à une fusion, une acquisition se produit lorsqu’une entreprise en rachète une autre. Dans ce cas, l’acquéreur prend le contrôle de sa cible en achetant ses actions ou ses actifs. L’objectif peut varier d’une acquisition à l’autre, mais il peut s’agir d’accéder à de nouvelles technologies, de diversifier les activités ou de consolider sa position sur le marché.
Si l’entreprise A décide d’acquérir l’entreprise B au lieu de fusionner, cela signifie que l’entreprise A devient le propriétaire de l’entreprise B. L’entreprise A peut alors décider de conserver l’entreprise B en tant qu’entité distincte ou d’intégrer ses opérations dans les siennes.
La prise de contrôle : quand le pouvoir change de mains
La prise de contrôle est une variante de l’acquisition dans laquelle une entreprise acquiert une participation majoritaire dans une autre entreprise, lui permettant ainsi de prendre le contrôle de ses opérations et de sa direction. Cette opération peut se faire de manière amicale, avec l’approbation de la direction de la cible, ou de manière hostile, lorsque la direction de la cible s’oppose à la prise de contrôle.
Dans tous les cas, une fusion-acquisition, qu’elle prenne la forme d’une fusion, d’une acquisition ou d’une prise de contrôle, est une opération complexe qui nécessite une planification minutieuse, une évaluation approfondie et souvent l’approbation des autorités réglementaires.
L’importance des fusions-acquisitions
Les fusions-acquisitions jouent un rôle crucial dans l’économie mondiale. Elles permettent aux entreprises de croître, de se diversifier, d’accéder à de nouveaux marchés, de renforcer leur position concurrentielle et d’innover. Elles peuvent également être un moyen de créer de la valeur pour les actionnaires en exploitant les synergies entre les entreprises.
Cependant, les fusions-acquisitions ne sont pas sans risques. Elles peuvent être coûteuses, complexes et comporter des défis liés à l’intégration des cultures d’entreprise et des opérations. De plus, si elles ne sont pas bien exécutées, elles peuvent entraîner des pertes financières importantes.
Tout le monde se souvient ainsi de la fusion ratée AOL-Time Warner aux États-Unis. Cette transaction, qualifiée à l’époque de moment historique en janvier 2000, devait réinventer le secteur des médias. On s’en souviendra plutôt comme la pire décision d’affaires de la décennie. En décembre 2009, au moment de divorcer, ces deux sociétés ne valaient plus que 11 % de leur valeur lors de la fusion.
Comment maximiser les chances de succès ?
Il est essentiel pour les entreprises d’être bien informées et préparées avant de s’engager dans une fusion-acquisition, et de travailler en étroite collaboration avec des experts juridiques, financiers et opérationnels pour maximiser les chances de succès.
En amont, pendant et après l’opération, de nombreux experts des fusions-acquisitions interviennent afin d’accompagner les entreprises pour limiter les frictions et les risques pendant tout le processus.
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