Sebastien Tran, directeur de l’École de Management Léonard de Vinci, était l’invité de Thibault Lieurade pour une interview sur Xerfi Canal Stratégie et Management.
L’émission de Xerfi Business accueille de nombreux chercheurs, professeurs et spécialistes sur des questions de management, d’économie, de cultures internationales ou de ressources humaines. Aujourd’hui, Sebastien Tran, directeur de l’EMLV revient sur l’évolution des choix de carrières des jeunes diplômés d’écoles de commerce et de management.
Un changement fondamental chez les jeunes
À l’heure où la France est surnommée « La startup nation », les jeunes diplômés changent de plus en plus de choix de carrières à leur sortie d’école. On constate désormais un manque d’engouement pour les grandes entreprises, au profit d’une appétence pour les démarrage de carrières en startups. Les recruteurs de grands groupes font d’ailleurs part d’une difficulté à recruter des jeunes diplômés : cette tendance est confirmée par l’étude récente d’Accenture Strategy.
Selon cette étude, seulement 25 % des jeunes diplômés ont comme objectif d’être recrutés par un grand groupe comme Carrefour ou L’Oréal. Ce sont huit points de moins que les deux dernières promotions. L’attrait pour les startups est une tendance qui se généralise donc de plus en plus.
Trois raisons qui poussent les jeunes à choisir les startups
Sebastien Tran met en avant trois raisons qui poussent ces jeunes diplômés à préférer les startups aux grandes entreprises.
Premièrement, les jeunes aujourd’hui sont beaucoup plus à la recherche de sens dans leur travail. Ils souhaitent observer l’aspect concret et direct des décisions prises en entreprises, ce qui est plus facile dans un environnement startup.
Aussi, les jeunes diplômés recherchent la polyvalence dans leurs fonctions au quotidien. Une seule tâche ne leur suffit plus, ils souhaitent désormais élargir le spectre de leurs activités : ne plus seulement faire du marketing ou de la comptabilité, mais diversifier leurs axes de travail et leur projets.
La curiosité et la polyvalence, deux caractéristiques de la génération Z au travail. On retrouve également chez les jeunes professionnels une volonté d’acquérir de nouvelles compétences qu’ils n’avaient pas forcément en sortant de l’école.
Enfin, aujourd’hui, les nouveaux diplômés sont à la recherche de structures beaucoup moins hiérarchiques et beaucoup plus agiles. Les attentes managériales ne sont plus les mêmes. Elles se traduisent alors par des circuits de décisions plus courts, une plus forte autonomie ainsi que l’utilisation de nombreux outils collaboratifs.
Un discours trompeur ?
Malgré la forte médiatisation de l’univers startups, il s’agit néanmoins d’un environnement qui peut s’avérer difficile. Certains diplômés peuvent encore avoir une image un peu déformée de ce monde. Cependant, tout en connaissant les réalités du terrain, ils sont toujours prêts à s’engager dans ces structures.
Pour eux, c’est en effet un mode d’apprentissage accéléré après leurs études. Travailler pour une startup est un moyen d’acquérir rapidement des compétences complémentaires. C’est aussi un plus dans le CV pour ces jeunes diplômés en quête d’expérience.
En outre, beaucoup de jeunes diplômés vont ensuite postuler des entreprises de type PME, ETI ou même des grands groupes après leur expérience en startup.