Le contexte sanitaire impose aux entreprises de mieux gérer leurs projets de transformation digitale. C’est sur ce fond, d’accéleration de la digitalisation des organisations, que Sébastien Tran, directeur de l’EMLV, nous propose un exercice de réflexion autour d’une pratique incotournable en entreprise : la gestion de portefeuille de projets.
Principalement associé à la fonction d’arbitrage et planification des projets, le management de portefeuille de projets est un processus hautement stratégique, pouvant être complexe.
Qu’en est-il de la mise en place de cette pratique dans les organisations en pleine transformation digitale ? C’est le sujet d’un article signé par Sébastien Tran, directeur de l’EMLV, l’École de Management du Pôle Léonard de Vinci.
Cet article, originalement publié sur le site The Conversation France, aborde les défis et les avantages des méthodes de sélection et priorisation des projets liés à la transformation numérique des entreprises.
L’impact croissant de la transformation digitale
Plusieurs études et recherches montrent que l’investissement croissant dans les systèmes d’information (SI) ou dans les technologies de l’information (TI ou IT en anglais) a un impact bénéfique sur la performance globale des entreprises.
Les projets de transformation digitale (applications SaaS, services cloud, infrastructures big data, etc.) fleurissent maintenant depuis plusieurs années dans la plupart des secteurs d’activités, mettant sous pression de plus en plus les directions des systèmes d’information (DSI). L’une des explications repose sur les bénéfices de ces projets.
Par exemple, dans l’étude du cabinet de conseil EY auprès de la communauté du think tank français sur l’innovation digitale EBG, 88 % des répondants considèrent que la transformation digitale constitue un enjeu important et 65 % une source de création de valeur. Le cabinet PWC, dans une autre étude de 2019, montre que la transformation digitale est l’un des trois enjeux majeurs pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).
La crise sanitaire de la Covid-19 accélère également la digitalisation d’une partie des activités au sein des entreprises, que cela soit par les outils permettant le télétravail, les outils collaboratifs, le renforcement des infrastructures en SI, la gestion de la sécurité des applications, etc.
L’évolution du contexte a ainsi fortement impacté les DSI qui ont dû souvent revoir les priorités de déploiement des projets. Cela contribue à replacer encore plus la question du management de portefeuille de projets au cœur des réflexions des organisations.
C’est dans le cadre d’une recherche avec un doctorant CIFRE au sein d’un cabinet de conseil que ce sujet majeur est ici analysé pour les projets de déploiement de SI.
La difficile évaluation des projets
Les projets de transformation digitale impliquent des investissements matériels, logiciels, de la formation et le recrutement du personnel, l’acquisition de nouvelles compétences, l’accompagnement par des cabinets spécialisés, etc. Or, il existe plusieurs modèles concernant l’évaluation des projets (Cost Benefit Graphical, risk management matrix, Analytic Hierarchical Process, etc.) et la plupart reposent sur une approche « financière » classique dans les grands principes.
Ces modèles cherchent ainsi à démontrer le rapport « coût/bénéfices/risques » en identifiant les critères qui semblent les plus pertinents (qui sont parfois très nombreux et donc en réalité peu applicables au sein des organisations) et qui permettent d’évaluer le retour sur investissement des projets. L’un des objectifs est également de pouvoir réaliser une comparaison afin de pouvoir les hiérarchiser entre eux.
L’approche reste relativement théorique car elle repose sur une approche multicritères complexe avec une incomplétude et une fiabilité non exhaustive en matière d’indicateurs.
Retrouvez l’article en intégralité sur le site The Conversation France.